Présidentielle : la Concorde contre Vincennes.
Publié le Par Jennifer Declémy
C'est un véritable match des militants qui va se jouer demain entre François Hollande et Nicolas Sarkozy à Paris, avec pour chacun l'objectif de rassembler le plus de monde.
Pour Nicolas Sarkozy, c'est quasiment la dernière occasion de relancer sa campagne et de démontrer la force des militants qui l'accompagne ; pour François Hollande, il s'agit, dans la lignée de la prise de Bastille du Front de Gauche, de se rassembler avec les militants socialistes pour un moment festif et populaire. Des enjeux différents, mais pour les deux favoris de cette élection, il s'agit avant tout de marquer les esprits pour une dernière démonstration de force avant le premier tour.
"Ce n'est pas une réplique du Bourget, qui fut un moment fondateur" prévient l'entourage du candidat socialiste, insistant sur le côté festif du rassemblement, avec de nombreux stands d'animation prévus, un interméde musical, puis un discours d'environ 45minutes du député de Corrèze, qui ne devrait contenir aucune nouvelle annonce. Il devrait être précédé par une allocution plus rapide du maire de Paris, Bertrand Delanoé.
Pour Nicolas Sarkozy en revanche, l'objectif rêvé est d'amener 100 000 personnes place de la Concorde et l'UMP s'est mobilisé pour faire amener les troupes à Paris, malgré les délais rapides. Et l'entourage du candidat nous prévient déjà : "dimanche c'est une lame de fond populaire qui doit déferler sur la Concorde" où on devrait retrouver, selon le candidat, "la majorité silencieuse" pour faire mentir sondages et médias qui le donnent largement perdant le 6 mai prochain.
Cependant, au sein même du parti présidentiel, les militants et élus sont de plus en plus découragés, et la panique commence à envahir tous ceux qui voient finalement, la dynamique de campagne de leur champion n'imprégne pas dans l'opinion. Rencontrant davantage de français déçus voir en colère contre le président sortant, les militants du terrain font part de leurs doutes, même si le rendez-vous de demain peut renverser la donne, espèrent-ils. Un peu comme Villepinte en mars dernier.
Avant Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et François Fillon devraient prendre la parole mais aucune animation ou aucun concert ne sont prévus. Dans son intervention, le candidat UMP pourrait faire de nouvelles annonces, mais devrait surtout évoquer les thèmes régaliens chers au FN, pour ne laisser aucune possibilité à Marine Le Pen d'occuper ce terrain.