Présidentielle : François Bayrou dragué sur sa droite.
Publié le Par Jennifer Declémy
Le candidat centriste a une nouvelle fois été dragué en direct sur le plateau de France2, par Nicolas Sarkozy. Des tentatives de séduction constantes qui ne lui plaisent que modérément.
A ce niveau-là ce n’est plus une danse du ventre mais un franc strip-tease, qu’a entrepris Nicolas Sarkozy devant François Bayrou et la manne gagnante que représentent ses électeurs. Les centristes sont une des clés d’un succès électoral, le président sortant, et désormais, il multiplie les appels du pied à l’encontre du béarnais, quitte à utiliser des ficelles beaucoup trop grosses.
C’était encore le cas hier soir sur France2, quand le président sortant a expliqué qu’il était prêt, en cas de victoire, à nommer un Premier Ministre d’une autre obédience politique que la sienne, et qu’il voudrait même d’un Gouvernement d’union nationale. Une martingale chère au cœur du centriste dont Sarkozy espère qu’il se laissera séduire par cette nouvelle musique.
Si François Hollande doit faire le grand écart entre Mélenchon et Bayrou, le candidat UMP a le même problème entre Le Pen et Bayrou. La seule différence est que ce dernier a écrit un livre contre Nicolas Sarkozy, qu’il qualifia alors « d’enfant barbare ». Peut-on sérieusement imaginer que l’auteur de L’abus de pouvoir se retrouve à Matignon, inféodé à un Nicolas Sarkozy dont l’autoritarisme politique n’est plus à démontrer ? Ca reste extrêmement délicat, et inimaginable pour bon nombre de membres de l’entourage du béarnais.
Mais pour convaincre le centriste, Nicolas Sarkozy a même engagé les grands pontes de son parti à balancer la sauce eux aussi, notamment Alain Juppé qui, assez proche du béarnais, estime que celui-ci pourrait être nommé à Matignon (après avoir lui-même reçu cette même promesse). Cependant, au fur et à mesure que François Bayrou dégringole dans les sondages, cette hypothèse parait de moins en moins plausible et beaucoup d’ailleurs au sein de l’UMP, comme Jean-François Copé, ne veulent même pas l’envisager.
Coincé entre deux écueils politiques qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, Nicolas Sarkozy tente le pari impossible, lesté en plus d’un bilan décrié aussi par les électeurs frontistes que centristes. A ce niveau-là, c’est presqu’un miracle qu’il faudrait au président sortant pour espérer l’emporter.