Présidentielle : Marine Le Pen accuse l'état d'avoir abandonné les campagnes.
Publié le Par Jennifer Declémy
En déplacement à Brachay, Marine Le Pen a dénoncé le désengagement de l'état français dans les campagnes et le monde paysan. Une accusation qui n'est pas nouvelle chez la candidate d'extrême-droite.
"L'état a abandonné les campagnes de la France véritable" a dénoncé aujourd'hui Marine Le Pen, en visite dans une commune rurale de Haute-Marne où elle se rendait notamment dans une exploitation laitière. Pour le FN, la défense des agriculteurs français et des campagnes est un thème récurrent.
"Ceux qui nous dirigent sont des pleutres et des feignants qui sont soumis à des puissance extérieures (...) alors que la ruralité, qui constitue le coeur de la France, souffrent" a-t-elle également estimé, critiquant "le mépris" qu'auraient les classes dirigeantes envers le monde paysan qu'elle accuse également d'avoir, avec l'Europe, "paupérisé" les agriculteurs. Des accusations toujours porteuses pour ces françaises qui ont, effectivement, de difficiles conditions de vie.
"Le monde rural, méprisé par la classe politique, vit avec des salaires et des retraites indignes. Je propose que toutes les retraites de l'agriculture soient revalorisées au minimum à hauteur du 85%" a également proposé Marine Le Pen, une proposition qui fait naturellement mouche alors qu'actuellement, la retraite des agriculteurs est un problème. Déçus par le pouvoir actuel, alors que cet électorat se situe traditionnellement à droite, les agriculteurs sont de plus en plus à vouloir voter pour l'extrême-droite, même si la volonté montrée par Marine Le Pen de sortir de la PAC reste peu appréciée. Pourtant, la candidate fait tout pour séduire cet électorat, n'hésitant pas à déclarer "vous resterez un de mes plus beaux souvenirs de campagne".
Dans un contexte où aucun candidat ou presque n'aborde les sujets inhérents à l'agriculture française, sauf au moment du traditionnel salon de l'agriculture, les idées frontistes ont plus de facilité pour s'implanter chez ces électeurs, même si le ministre actuel, Bruno Le Maire, reste très apprécié pour sa proximité avec ce monde. Cependant, la crainte grandissante des délocalisations, mais aussi certaines valeurs morales comme l'opposition au mariage homo ou la peur de l'étranger, sont des valeurs fortes parmi ce segment électoral, qui se retrouve donc beaucoup dans les propos extrémistes de Marine Le Pen.