Présidentielle : UMP et PS se battent sur les chiffres
Publié le Par Jennifer Declémy
A plus d'une dizaine de jours du premier tour, les deux principaux candidats et leurs équipes se chamaillent sur les chiffrages de leurs programmes respectifs.
Tous les motifs sont bons pour s'invectiver dans cette campagne présidentielle, et le dernier à la mode c'est le chiffrage des projets, que les deux principales équipes de campagne se renvoient sur un ton indigné, s'accusant l'un et l'autre de mener la France à la ruine. Les chiffres flottent donc dans les airs, multiples, variés, et qui donnent le tourni aux électeurs qui ne parviennent plus à s'y retrouver.
Le dernier refrain à la mode chez les socialistes et les membres de l'UMP, c'est de s'accuser mutuellement d'avoir prévu des plans de rigueur cachés, des hausses d'impôts qui matraqueront les français. La démagogie et les mensonges seraient donc au programme de cette élection, à écouter les équipes de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Et c'est Michel Sapin le premier qui a lancé l'attaque, en accusant le chef de l'état en campagne d'avoir un programme qui contient "des impôts cachés et des réductions de dépenses cachées". Naturellement l'UMP a répliqué.
Pour Michel Sapin en effet, responsable du projet socialiste, "vous avez 25 milliards d'augmentations d'impôts cachés et 20 milliards de dépenses nouvelles" lance-t-il à Nicolas Sarkozy qui a la réponse toute faite "le modèle du président est celui allemand, suédois, celui du socialiste c'est le modèle grec". Mais pour les socialistes, ces accusations reposent sur les dernières annonces du candidat UMP qui prévoit 115 milliards d'économies et de réduction du déficit, et que Michel Sapin explique forcément par "un saccage total de la dépense".
La ministre du budget, faisant fi de ces attaques, accuse elle François Hollande "d'avoir cédé à l'ivresse de la dépense incontrôlée", dénonciation réitérée après la publication de la feuille de route du candidat socialiste s'il arrivait au pouvoir.
A côté de ces joutes, Nicolas Sarkozy prétend que ces mesures coûteront 9 milliards tandis que des thinks-tank libéraux estiment que ce sera plus de l'ordre de 20 milliards. Idem pour le programme socialiste dont le chiffrage n'est pas très clair. Les candidats s'attaquent donc sur les chiffres, sans aller au fond des choses. La campagne est belle...