Nicolas Sarkozy, président des rentiers
Publié le Par Jennifer Declémy
L'institut des politiques publiques est formel : parmi les derniers dirigeants en fonction, Nicolas Sarkozy est celui qui a le plus dirigé les rentiers.
Jacques Chirac favorisait les plus riches, Lionel Jospin les plus modestes, mais lui Nicolas Sarkozy a, durant son quinquennat, favorisé les rentiers. C'est le constat établi par le récent Institut des Politiques Publiques dans son premier rapport présenté lundi 02 avril qui examine l'évolution de la fiscalité entre 1997 et 2012.
"Les bilan redistributif des trois derniers quinquennats n'est pas sans contraste (...) Le gouvernement Jospin a mis en place des mesures qui ont plus largement bénéficié aux revenus les plus modestes (...) Les gouvernements qui se sont succédés pendant les dix années qui ont suivis la période Jospin ont plutôt eu un effet inverse, en diminuant les prélèvements pour les plus hauts revenus, en particulier pendant le quinquennat de Jacques Chirac. Le dernier quinquennat, celui de Nicolas Sarkozy, a eu un effet contrasté, très favorable aux plus hauts patrimoines, alors que l'imposition des hauts revenus était augmentée dans le même temps" décrit le rapport de l'Institut, constatant cependant que ces dix dernières, la progressivité de l'impôt sur le revenu a fondu comme neige au soleil.
Durant le mandat du président sortant, le taux de prélèvements obligatoires est passé de 42,6 à 45,5% mais la redistribution fiscale, dans son ensemble, n'a pas été modifiée par ce quinquennat. Cependant, il est incontestable que le patrimoine a été clairement privilégié, avec une diminution de l'imposition sur le capital. En revanche sous Jacques Chirac, "les plus hauts revenus ont bénéficié de la baisse des prélèvements alors que les plus faibles revenus ont vu leurs prélèvements augmenter", alors que sous Lionel Jospin, la fiscalité a connu de nombreux bouleversements, avec une diminution des cotisations sociales sur les bas salaires, une augmentation de la CSG et une baisse de la TVA. Le taux d'imposition global est donc passé de 47,6 à 46,3%, avec une baisse des prélèvements nettement plus prégnante pour les bas salaires.