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Présidentielle : Marine Le Pen s'empare de l'immigration

Publié le  Par Jennifer Declémy

Crédit image © AFP/Damien Meyer


C'est à pied joint que Marine Le Pen saute dans le débat sur l'immigration et la sécurité, persuadée que ces deux thèmes la feront rebondir dans une campagne plus que mitigée.

C'est inespéré et inédit pour elle, alors en baisse dans les sondages, elle qui voulait pourtant renouveler l'exploit de son père il y a dix ans. La tuerie de Toulouse remet dramatiquement l'extrême-droite en selle et permet aux discours anti-islam et anti-immigrés de fleurir, comme ce fut le cas hier près de Nantes.

Son équipe de campagne en est persuadé, le drame de Toulouse va permettre à Marine Le Pen de surfer sur une nouvelle séquence présidentielle qui va s'ouvrir, à savoir une omniprésence de la sécurité dans le débat politique. Et ils nous préviennent déjà, ils ne lâcheront rien. Terminée la sortie de l'euro à laquelle 70% des français ne croient pas, terminé les thématiques économiques et sociales, désormais on parlera sécurité et immigration matin, midi et soir, et ce jusqu'au 22 avril prochain.

Le discours d'hier de la candidate d'extrême-droite fut d'ailleurs très révélateur de cette nouvelle donne. Alors que son père en personne, qui est très discret ces derniers temps, lui avait recommandé de recentrer son discours sur ces thèmes marqueurs au Front National, Marine Le Pen a visiblement décidé de suivre ces conseils et ne parle plus que de ça, se demandant même "combien de Mohamed Mehra arrive chaque année en France", nonobstant le fait que Mohamed Mehra était tout ce qu'il y a de plus français, étant né en France.

Cette nouvelle orientation se heurte cependant à un obstacle de fond : les français veulent entendre parler emploi et pouvoir d'achat plutôt que sécurité, très bas dans leurs priorités, et ce d'autant plus que les chiffres du chômage qui seront révélés ce soir montrent que le chômage continue d'augmenter, même si c'est moins brutal que fin 2011. Il n'en reste qu'aujourd'hui cinq millions de français sont au chômage ou en temps partiel, et huit millons vivent sous le seuil de pauvreté. Les candidats qui choisiront de ne pas parler de ces sujets cruciaux pour la vie quotidienne des français risquent de le payer très cher.