Présidentielle : Marine Le Pen veut profiter de Toulouse.
Publié le Par Jennifer Declémy
Après la mort du coupable des meurtres de Toulouse et Montauban, la candidate d'extrême-droite qui s'affaisse dans les sondages est bien déterminée à tourner cette séquence à son avantage.
Rassurée il y a une semaine par sa participation effective à l’élection présidentielle, Marine Le Pen avait aussitôt effectué un recentrage sur les fondamentaux du Front National, à savoir l’immigration et la sécurité. Le drame de Toulouse et Montauban lui donne la parfaite opportunité pour rebondir sur ces sujets et imposer ses idées dans le débat public.
Elle a réagi au quart de tour mercredi matin en apprenant que le coupable de ces tueries s’appelait Mohamed et avait agi pour le compte d’Al Qaeda. Aussitôt elle débarque dans les médias qu’elle envahit littéralement, profitant de la suspension de la règle des temps de parole, pour réaffirmer sa volonté de rétablir la mort et de lutter contre le fondamentalisme.
En interne l’équipe triomphe pour l’attitude « parfaite » de leur candidate qui peut désormais remettre au goût du jour son refrain de « l’islamisation de la société française », elle qui a toujours raison contre le reste du monde.
« On dira ce qu'on veut parce que Marine Le Pen a soulevé ce problème de manière récurrente depuis des mois et des mois, que la classe politique a rejeté Marine Le Pen, lui a dit de se taire, la classe politique n'a pas voulu entendre Marine Le Pen quand justement, dans le silence général, la petite voix de Marine Le Pen disait "attention à l'avancée des groupes politicoreligieux, la radicalisation d'un certain nombre, la multiplication des revendications radicales expriment quelque chose » a-t-elle déclaré sur BFMTV, se sentant totalement renforcée sur ses positions.
Pour l’équipe de Marine Le Pen, la séquence leur permet de prouver que la candidate d’extrême-droite est la seule à avoir brisé les tabous de la société française, avec raison selon eux. L’objectif est donc d’être dans tous les médias, mais heureusement la règle du temps de parole, qui devrait s’appliquer très vite désormais, l’empêchera d’inonder les écrans au détriment des autres candidats, qui ont aussi des choses à dire.
« On va taper sur le bilan du chef de l’état, le laxisme du gouvernement et les promesses non tenues » prévient déjà Florian Philippot, voyant là une opportunité en or de prouver que l’islamisation de la France par le biais du Qatar, cible habituelle de Marine Le Pen, est bien réelle.