Toulouse : Nicolas Sarkozy veut piéger la gauche
Publié le Par Jennifer Declémy
Les annonces faites hier par Nicolas Sarkozy ont surpris plusieurs observateurs et suscité des critiques sur leur précipitation et leur applicabilité. Le but réel cependant est de piéger les socialistes sur un terrain délicat pour eux.
Il n'était pas question de ne pas garder l'avantage après la séquence de Toulouse pour Nicolas Sarkozy, qui a annoncé hier après-midi une série de mesures destinées à lutter contre le terrorisme, mais qu'il veut faire adopter avant l'élection présidentielle si possible. Problème, le Parlement ne siège plus, et il reste moins d'un mois avant une échéance pour laquelle tous les députés et candidats sont en campagne très active.
Selon Bernard Accoyer, président de l'Assemblée national, un tel texte ne pourra être adopté en un délai si court que s'il y a consensus entre la droite et la gauche. Et c'est là que se trouve le piège pour les socialistes. L'idée est ici, pour Nicolas Sarkozy, d'obliger François Hollande soit à se ranger derrière lui en approuvant ces lois, soit à dénoncer son manque de fermeté envers la lutte contre le terrorisme alors que sept personnes viennent de mourir.
Le projet de loi sera déposé au conseil des ministres d'ici quinze jours au plus tard, et le premier ministre recevra alors les différents responsables des formations politiques pour recueillir leur assentiment afin de voter le projet. Si ce dernier échoue, François Fillon accuse déjà la gauche. Entre laxisme et obédience, elle devra choisir, et ce même si on est déjà sûrs à 99% que le conseil constitutionnel rendra invalide un tel projet. Un coup politique qui ne manque pas de bassesse...