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Présidentielle : l'élection de 2012, un référendum contre Nicolas Sarkozy?

Publié le  Par Jennifer Declémy

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En personnalisant la campagne cette semaine, Nicolas Sarkozy prend le risque de transformer cette élection en un référendum pour ou contre lui. Une tendance déjà présente depuis quelques mois déjà.

Va-t-on élire le prochain Président de la République ou simplement éjecter Nicolas Sarkozy hors de l'Elysée le 6 mai prochain? C'est en partie ce qu'indiquent les sondages, qui montrent que François Hollande est si haut dans les sondages à cause d'un profond rejet du président sortant. Et en indiquant sur BFM qu'il abandonnerait la politique en cas de défaite, Nicolas Sarkozy accentue encore un peu plus ce risque.

Le but premier du candidat UMP est de rassembler toute la droite derrière lui au premier tour de l'élection présidentielle, d'où ses appels du pied à l'électorat frontiste récurrents depuis plusieurs semaines. Pour ce faire, il personnalise à souhait sa campagne, revenant sur les épisodes de son quinquennat qui ne sont pas passés auprès de l'opinion, s'excusant et avançant ses problèmes personnels comme justificatifs de ces erreurs.

Jamais aucun président sortant n'avait jusqu'à présent évoqué la possibilité de sa défaite en public, ce qui rend la campagne de Nicolas Sarkozy inédite à bien des égards. Du côté des socialistes et de la gauche, on insiste énormément sur le bilan du président sortant, sur le Fouquet's, l'Epad ou le yacht de Bolloré pour bien rappeler à l'opinion quels évènements ont causé l'effondrement de la côte de popularité du président, et s'appuyer sur cet antisarkozysme presque viscéral de la population pour emporter la victoire.

François Hollande n'a pas dit autre chose le 09 février dernier, réagissant aux propositions du candidat UMP de consulter les français sur le chômage et les immigrés, et déclarant que "le prochain référendum, c'est l'élection présidentielle". Clairement, il mise sur le désamour des français pour leur président pour gagner l'élection, et a agencé toute sa campagne sur ce postulat, avançant prudemment et distillant ses propositions petit à petit, pour ne surtout pas brusquer les français.

Le prochain président qui sera élu ne le sera sans doute pas en raison de convictions ou d'une espérance, mais par dépit, un peu comme en 2002. Dans le contexte économique et social actuel, cela n'augure rien de bon.