Présidentielle : Jean-Pierre Raffarin prend des distances avec la droitisation de la campagne.
Publié le Par Jennifer Declémy
L'ancien premier ministre, s'il reste fidèle à son camp pour l'élection présidentielle, n'en prend pas moins ses distances avec certains positions exprimées par le président en campagne.
"Quand j'écoute la campagne nationale, je constate un décalage avec la réalité du territoire", déclarait Jean-Pierre Raffarin hier, dans le Cher, lors d'une réunion de 500 sympathisants UMP. Le ton était donné : face à des personnes énervés par la polémique sur la viande halal, le sénateur acquiesce, et prend ses distances avec l'inflexion donnée à la campagne UMP.
Lors d'un discours bien rodé, l'ancien premier ministre que la priorité absolue du prochain quinquennat doit être la réduction des déficits et le retour d'un budget à l'équilibre, notamment grâce à la règle d'or. Pour cela il faut aussi "une Europe forte", clame Jean-Pierre Raffarin.
C'est pour cela qu'il n'hésite pas à dire qu'il "n'aime pas trop le débat sur l'immigration (...) l'immigration, lorsqu'elle est respectueuse, n'est pas un problème dans la société. L'immigré, c'est un frère, sa dignité d'homme s'impose à nous". Des propos qui tranchent massivement de ceux de Claude Guéant et de Nicolas Sarkozy.
Cependant, le sénateur continue à rester fidèle au chef de l'état, envers et contre tout car "il a surmonté bien des coups, personnels et politiques, il a toujours tenu. Notre pays ne peut faire le choix de l'aventure".