Présidentielle : Nicolas Sarkozy lance une énième tentative de séduction des français.
Publié le Par Jennifer Declémy
A l'occasion de son passage dans l'émission Des paroles et des actes, Nicolas Sarkozy nous a livré une nouvell version de lui-même, plus humain, plus proche des français. Pas sûr que cela suffise à relancer la magie de 2007.
Comment séduire un électorat qui le rejette depuis quatre ans maintenant ? Le défi est de taille pour ce passionné de la compétition, cet homme qui vit pour le défi et éprouve un amour grisant du pouvoir. Vivant actuellement la semaine qui déterminera sa victoire ou sa défaite, et alors que plus personne, même dans son propre camp, ne le voit rempiler à l’Elysée, Nicolas Sarkozy engage une nouvelle opération séduction des français avec cette fois-ci pour credo « je suis un homme comme les autres, je n’ai pas fait l’ENA, le pouvoir m’a changé, s’il vous plait réélisez-moi ».
Ce n’est pas la première fois que le président sortant nous fait le coup du « j’ai changé, je me suis présidentialisé ». Cette opération dure en fait depuis quatre ans, depuis sa chute spectaculaire dans les sondages, mais n’a apparemment toujours pas imprimé dans l’opinion publique qui reste accrochée à des clichés indélébiles : le Fouquet’s, le yacht Bolloré, les Ray-Ban, le feuilleton Cécilia/Carla ou encore le « cass’toi povr con ! », tragiques pour son image.
Hier soir sur France 2 Nicolas Sarkozy a offert une prestation contrastée, stressé au départ, agressif contre Laurent Fabius et les journalistes qui osaient le contredire, lui le monarque tout puissant, narcissique à l’extrême mais moins outrancier que lors de ses discours de campagne. On ressort de cette émission indigné devant la bassesse de ses attaques envers Laurent Fabius et François Hollande, inquiet par ses nouvelles propositions sur l’immigration qui sont probablement inconstitutionnelles et quasiment copié-collé des propositions de Marine Le Pen, et dérouté par un personnage qui n’a visiblement pas pris la mesure du désamour qu’éprouvent les français à son égard, lui qui pense que pic d’audience équivaut à pic électoral. Qui lui expliquera que parmi ceux qui regardent, très nombreux sont ceux qui sont contre lui et cherchent dans ses messes cathodiques des munitions pour l’attaquer ?
Qu’il s’humanise au début de l’émission, en expliquant que le Fouquet’s, mais c’est la faute de Cécilia, et que lui aussi a souffert avec son divorce, reprenant avec brio les arguments développés par Catherine Nay dans son dernier livre sur lui ; qu’il la joue présidentiel en déclarant en avoir assez des polémiques sur le halal (ce que personne ne croit vu que c’est lui et son fidèle Claude Guéant qui ont repris le sujet en fin de semaine dernière) ou qu’il la joue sniper fou, la magie ne prend décidément plus. Dimanche, le meeting de Villepinte sera son dernier et unique sursaut pour rallumer la flamme avec les français. Il faudrait un éclair pour que celle-ci revive…