Aux Antilles, on détruit les statues de Schoelcher
Publié le Par Fabrice Bluszez
En Martinique le 22 mais, en Guadeloupe le 23, des activistes ont mis à terre des statues de Victor Schoelcher, le député alsacien qui permit l'abolition définitive de l'esclavage, en 1848.
Le débat est nourri autour de ces démolitions sauvages. Du côté du gouvernement, des élus et des associations, on s'indigne... Quelques voix s'élèvent cependant pour noter que les statues représentent une libération octroyée par les blancs et non pas obtenue par les noirs eux-mêmes. De fait, la statue représente un monsieur blanc et barbu face à un enfant noir...
La chute d'un symbole, à Fort-de-France.
En Martinique, le 22 mai est l'anniversaire d'une abolition prise de force. Face à une interdiction de l'usage du tambour, un esclave noir du nord de l'île a osé jouer. Il a été arrêté et enfermé. D'où une révolte qui a conduit le gouverneur à prononcer le 23 mai l'abolition de l'esclavage. Elle avait été déjà décidée et votée en métropole le 27 avril mais tardait à être effective en Martinique. En Guadeloupe, ce fut le 17 mai. Une première abolition avait été prononcée en 1794, mais seules Saint-Domingue (Haïti) et la Guadeloupe l'avaient connue, la Martinique était alors occupée par les Britanniques. Puis Napoléon avait rétabli l'esclavage (la statue de Joséphine à Fort-de-France a été décapitée en 1991), rappelle Médiapart.
La destruction de la statue de Fort de France a été filmée... Tout comme celle de Pointe-à-Pitre, le lendemain...
Ce 22 mai, date qui marque l’abolition de l’esclavage en #Martinique (22 mai 1848), deux statues de Victor Schoelcher ont été détruites, dont une à Fort-de-France (images de Jay Asani) pic.twitter.com/llPOnyYK7a
— Clémence Apetogbor (@Clem_Apetogbor) May 23, 2020
Autre statut détruire ce jour en GUADELOUPE de Victor Schoelcher ..... pic.twitter.com/xWiE2WAwSQ
— JO (@JOHUDSO) May 23, 2020