La polémique sur le halal inquiète les autorités religieuses.
Publié le Par Jennifer Declémy
En déclarant la guerre au halal, le candidat UMP et son camp se mettent à mal les associations religieuses, de plus en plus inquiètes par la tournure que prend la campagne présidentielle.
Ce n'est pas seulement la communauté musulmane qui a mal accueilli le discours de Nicolas Sarkozy de Bordeaux samedi dernier, et les propos de son proche conseiller et ministre Claude Guéant. La communauté juive s'avoue également sceptique, voire inquiète par ce genre de déclarations, et notamment la proposition d'étiqueter la viande "en fonction de la méthode d'abattage".
"Cette annonce suscite dans la communauté une totale incompréhension", avoue le rabbin Bruno Fiszon qui explique qu'une telle posture est "illisible car jusqu'à présent la ligne du président de la République et du gouvernement était claire : pour la défense de l'abattage rituel - en limitant les abus - mais contre la politique d'étiquetage restrictif".
L'étiquetage est rejeté par ces deux communautés dans la mesure où elles considérent que cela est "stigmatisant" et pouvant causer un "boycott". Ce point de vue est d'ailleurs partagé par le ministre de l'agriculture de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, qui avait utilisé le même mot pour exprimer le même point de vue sur cette question. Même des parlemenfaires UMP ne partagent pas leur avis de leur candidat et se sont plusieurs fois opposés à l'idée d'un étiquetage de la viande.
Le président du Conseil français du culte musulman a déclaré à ce sujet que "la seule mention après ou sans étourdissement ne dit pas toute la réalité. Ainsi, en termes de communication, ce n'est pas pareil d'inscrire 'assomé par un pistolet à tige perforante'". En outre, la communauté musulmane craint des tensions grandissantes dans une société qui a déjà certains problèmes avec son immigration.