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Présidentielle : à Lyon, François Hollande jubile intérieurement.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Face aux déboires de l'UMP à Bayonne, les socialistes ont affiché à Lyon une sérénité sans failles, ravis intérieurement de la très mauvaise semaine que connait Nicolas Sarkozy.

Pendant que Nicolas Sarkozy souffrait de huées, d’insultes et de sifflements à Bayonne, son rival socialiste lui tenait meeting à Lyon, devant 12 000 militants et sympathisants gonflés à bloc par une excellente semaine pour leur candidat. Appelant les esprits au calme, et condamnant la violence, François Hollande a néanmoins apprécié la réaction du président sortant, prenant cela pour une preuve d’énervement extrême.

« Il ne faut jamais céder à la polémique inutile, à la violence verbale et encore moins la violence physique. Le seul droit que nous avons (…) c’est d’utiliser le bulletin de vote pour réussir le changement » a ainsi clamé François Hollande hier soir, reprenant les éléments de langage distillés par son équipe. Jouant la carte du super-rassembleur face à un adversaire « qui s’adresse à la passion », il refuse de répondre aux provocations de Nicolas Sarkozy qui parle « d’épuration » et de « violences cautionnées », et laisse ses porte-paroles riposter à sa place, avec un Manuel Valls qui s’étonne « que le candidat sortant et sa porte-parole se saisissent d’incidents pour salir la campagne, c’est la démonstration qu’il y a un vent de panique à droite », tandis que Delphine Batho estime qu’un « président de la république doit connaitre le sens des mots, surtout lorsqu’ils correspondent à une réalité historique aussi tragique ».

Indubitablement, les socialistes estiment que la journée d’hier marque un tournant dans la campagne, celui où le candidat UMP perd ses nerfs et se rend compte que la situation est beaucoup plus compliquée qu’il ne le pensait. Après l’attaque de lundi contre Valérie Treirweiler, les erreurs relevées lors de ses prestations sur RTL et France Inter et même l’invocation de Steve Jobs lors de sa critique des 75% de François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis juge carrément que « c’est le syndrome Joe Dalton : sous le coup de la colère, Sarkozy disjoncte », tandis que des parlementaires jubilent discrètement et évoque « la réalité sociale qui rattrape le monde virtuel de Nicolas Sarkozy. Cinq ans qu’il fait des déplacements au millimètre entouré de militants UMP et de cordons CRS ». En tout cas, une chose est sûre : si le lendemain de son meeting de Villepinte le 11 mars prochain Nicolas Sarkozy n’arrive pas à infléchir la tendance, il aura probablement déjà perdu l’élection présidentielle.