Et le Front national devint Rassemblement national

La "refondation" du Front national a pris un tournant ce dimanche 11 mars avec le discours de Marine Le Pen, réélue présidente du Front national (sans autres candidats). Elle a annoncé un changement de nom qui a suscité de nombreuses réactions : le Front national deviendrait le Rassemblement national. 

A gauche, on rappelle par de nombreux tweets, des images, des photos de logo, l'existence du Rassemblement national populaire de Marcel Déat, lancé en février 1941 et brutalement stoppé en août 1944 : Marcel Déat, qui fut ministre du Travail, appelant à aller travailler en Allemagne, part s'y réfugier après le Débarquement en juin 1944. A lire sur Wikipedia.

La polémique pourait durer mais ce nom fut choisi par Marcel Déat, ex-socialiste, parce en référence au Front populaire qui s'appelait au début "Rassemblement populaire". Ce qui est paradoxal, c'est qu'en 2018, les socialistes reprochent cette généalogie "collaborationniste" au Rassemblement national. Alors qu'à l'époque, Marcel Déat, venait de la SFIO (comme Laval, comme tant d'autres)...

Rien de nouveau dans les termes

"Rassemblement", "populaire" et "national" se retrouvent dans la plupart des appellations de partis. On se souviendra que De Gaulle avait lui-même, en 1947, créé un "Rassemblement du peuple français" (RPF).  On rappellera aussi que "les Jeunes Populaires" furent la branche jeunes -moins de 30 ans- de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), de Nicolas Sarkozy.  Il existe un "Parti populaire européen", rassemblement de partis de droite libérale-conservatrice au Parlement européen.

Le vrai drame, c'est d'avoir "réfléchi" pour aboutir à ce nom provoquant d'inévitables rapprochements... Il se dit même sur Twitter que "Rassemblement national" aurait été déposé mais qu'on ne l'aurait pas vérifié...