Un président dimanche à 20 heures ?
Publié le Par Fabrice Bluszez
Ce mardi 18 avril, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, dimanche, quatre candidats émergent : Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon.
La campagne électorale pour lélection présidentielle français a surpris même aux Etats-Unis (en vidéo, plus bas). Les partis politiques traditionnels sont à la traîne derrière des candidats de deux formations qui n'ont jamais été au pouvoir : le Front national et En Marche.
Selon un sondage OpinionWay du 17 avril publié sur le site du quotidien Les Echos, deux candidats, Marine Le Pen (FN) et Emmanuel Macron (EM), sont à 22% des intentions de vote. Derrière arrivent François Fillon (Les Républicains) à 21% et Jean-Luc Mélenchon (France insoumise) à 18%. Les courbes indiquent une remontée lente de François Fillon, une remontée aussi, plus soutenue de Jean-Luc Mélenchon qui a effacé Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste, qui descend à 8%.
Un autre sondage publié par Europe1 donne des résultats similaires. La marge d'erreur étant de 2 à 3%, impossible de dire si ces estimations sont justes. Les enquêtes à la sortie des isoloirs peuvent elles aussi ne pas parvenir à une estimation précise. Il faudra attendre le dépouillement des urnes pour savoir lesquels des quatre candidats en tête s'affronteront en duel au second tour. La soirée électorale de dimanche risque d'être longue. Au second tour, n'importe qul candidat battrait Marine Le Pen, et Macron gagnerait dans un score 60-40. On saura donc dimanche soir le nom du président, sauf extraordinaire.
Une recomposition politique
Quoiqu'il arrive, l'essentiel est fait : il y aura une recomposition du paysage politique. Après l'élection présidentielle, le dimanche 7 mai, les élections législatives qui suivront, les 11 et 18 juin, vont renouveler l'Assemblée nationale.
Le seul parti ayant une base stable est celui des Républicains. Si François Fillon est élu, la droite sera raffermie, s'il perd, les législatives apparaîtront comme le seul salut à la droite pour éviter une majorité de gauche ou Front national.
Chez Emmanuel Macron, tout reste à inventer. Avec comme seul soutien probable un Parti socialiste très affaibli et des Verts à la traîne... Le maintien de candidats En marche au second tour est possible, mais dans des triangulaires compliquées.
Enfin reste l'hypothèse Marine Le Pen, avec un élection improbable mais qui retentirait très loin. Les électeurs sont-ils prêts à lui donner les pleins pouvoirs avec un majorité à l'Assemblée. Il est probable que les autres partis appellent à des désistements et à un "front républicain". Auquel cas la présidente ne le serait que jusqu'au 18 juin et serait ensuite contrainte à une cohabitation avec une majorité "républicaine", menée par un Premier ministre.
On notera l'addition des voix de gauche : Macron 22 + Hamon 8 + Mélenchon 18 + Poutou 2 + Arthaud 1 = 51 % des intentions de vote. Si l'on classe Emmanuel Macron à gauche, évidemment...
John Oliver supplie les Français de ne pas voter pour la candidate FN.