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Le FN secoue le corps politique tout entier

Publié le  Par Patrick Béguier

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Le Front national arrive en tête dans six Régions. Ses concurrents ne savent pas encore comment le rattraper dans le second tour pour ensuite sprinter victorieusement. A force de se regarder courir côte à côte, ils pourraient bien s'emmêler les pieds et arriver derrière.

    Les réactions enregistrées à l'annonce des résultats laissent, en effet, perplexes. Pierre de Saintignon, largué (avec environ 18% des suffrages exprimés) par Marine Le Pen  (autour de 40%) et même Xavier Bertrand (environ 25%) affirme que "personne ne peut prétendre gagner seul". Il appelle à la fusion. Avec qui, au juste ? Tandis que son adversaire de droite lance un appel aux électeurs de gauche : "Je serai le président du rassemblement", annonce-t-il. De quel rassemblement ? Car Nicolas Sarkozy a, une nouvelle fois, été clair : "Il faut respecter les Français". Il refuse toute fusion ou tout retrait de liste. Pas "d'arrangements tactiques" ! Son credo : nos compatriotes "souhaitent que la République ne recule plus". "Le silence dans les urnes ne sera jamais une réponse à leurs angoisses", martèle-t-il. Autrement dit, mobilisez-vous, allez voter pour nous, car le FN, c'est "le désordre". Quant aux autres… Nathalie Koscinsko-Morizet , cette fois, n'est pas très éloignée de la stratégie défendue par le président des Républicains : "La fusion, ça crée la confusion… Les électeurs ne se laissent pas additionner comme ça".   "Grandeur… bonheur"   Mais ce n'est pas tout à fait le point de vue de Jean-Christophe Lagarde. Le président de l'UDI, dont le parti a rejoint Les Républicains dans cette élection régionale, déclare, tête haute :" Je ne veux pas de changement en pire… Nous souhaitons le retrait des listes en troisième position". C'est assez malin, puisque généralement, ce sont les socialistes qui se retrouvent dans cette inconfortable situation… Reconnaissons que c'est une prise de distance quand même. Ces hésitations ou ambiguïtés ont de quoi réjouir Marine Le Pen. Elle peut, sans gêne aucune, déverser son discours : "La France relève la tête", en dépit de "la campagne de calomnies et d'intimidations" dont le FN a fait l'objet. Enfin, nous pourrons "changer les hommes, les façons de gouverner" pour que s'ouvre "la voie de la grandeur et du bonheur" (sic) !    Souffle   Et la gauche, alors ? Toute la gauche ? Si on ajoute les scores du PS à ceux des Verts et des partis qui se situent à l'extrême, elle peut se glisser avec succès entre les compétiteurs de la droite et du FN. Le problème, c'est le souffle ! Quand on voit Emmanuelle Cosse se renfrogner ("Ce qui est fait est fait"…) avant le second tour, on doute que la gauche ait les forces nécessaires pour jouer sa chance.    En fait, demain, comme attendu, les responsables des différents partis se livreront à des calculs politiques, pas toujours très honorables. Attention ! Le Front national sera dans une position enviable : il sera à la fois coureur et observateur.   Dernière minute : le Parti socialiste retirerait ses listes dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Mais le feuilleton n'est pas fini...