700 000 euros reçus par la société du frère de Kader Arif pour les campagnes d'Hollande
Publié le Par Raphaël Didio
D’après Mediapart, la société du frère du ministre démissionnaire Kader Arif aurait touché près de 700 000 euros du candidat Hollande au moment de ses deux dernières campagnes.
Visée par une enquête judiciaire pour des soupçons de favoritisme dont elle aurait bénéficié dans la région de Toulouse, la société du frère de Kader Arif, démissionnaire vendredi de son poste de secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, a aussi travaillé pour les campagnes de François Hollande. D’après Mediapart, AWF Music, créé par Aissa Arif, aurait encaissé plus de 700 000 euros du candidat Hollande durant la primaire socialiste de 2011, en travaillant pour le microparti du futur président, Répondre à gauche, et durant la présidentielle de 2012.
« Cette entreprise spécialisée dans l'image et le son (...) aurait même dû gagner davantage pendant la campagne (...), écrit Mediapart. Mais à un mois du premier tour, en mars 2012, l'équipe du candidat l'a remerciée en catastrophe après une trentaine de prestations marquées par une coupure d'électricité intempestive ou l'effondrement d'un pupitre. » D’après le site d’information en ligne, un « dédommagement » aurait alors versé à AWF Music en raison de cette fin prématurée de collaboration. Cette somme aurait d’ailleurs été réglée non par le candidat mais par le Parti socialiste après l’élection de François Hollande. Ancien trésorier du PS, le député Régis Juanico a confirmé au site « avoir décaissé 85 000 euros à ce titre ».
Pourquoi avoir perduré avec cette société alors qu’elle n’avait pas donné satisfaction durant les primaires ? Une source au PS explique au Parisien que la société AWF « a été choisie parce qu’elle avait des prix compétitifs. » Mais comme elle ne donnait pas entière satisfaction alors que les meetings devenaient de plus en plus importants au fil de la campagne de François Hollande, une « rupture à l'amiable » a été négociée avec AWF selon cette même source. « Il était normal qu'il y ait un dédommagement et il était normal que ce soit le PS qui paie. »