UMP : Alain Juppé dévoile son programme économique

La campagne d’Alain Juppé serait-elle bien partie ? Le maire de Bordeaux semblait en tout cas jovial dans les bureaux de RMC ce matin où il a été reçu par Jean-Jacques Bourdin. A son micro, il a présenté son programme économique en cas d’accession à la présidence. Au préalable, il avait réagi au sondage RMC-BFM TV où les résultats le présentaient plutôt à son avantage puisque 50 % des Français jugeaient qu’il ferait mieux que François Hollande.  « C'est une journée qui commence bien. La route est longue, restons modeste et serein », a-t-il modestement réagi, ajoutant que « gouverner aujourd'hui, c'est complexe. L'absence de résultat fait le lit de ceux qui n'ont jamais exercé le pouvoir et qui se présentent vierges ».

Alors concrètement, que propose Alain Juppé en vue de l’élection présidentielle, « la seule élection nationale que je n’ai pas tentée » ? Il souhaite pousser l’âge de la retraite à 65 ans, faire une modification de la dégressivité des indemnités aux chômeurs qui s’ajoutent aux propositions d’assouplissement de la durée du travail et de simplification du code du travail. Par exemple, il a réitéré l’idée d’avoir la possibilité de (faire) travailler les dimanches dans les Grands Magasins du Boulevard Haussmann. Il reste toutefois en désaccord avec Pierre Gattaz, le président du Medef, qui demande à ce que les entreprises puissent licencier sans motif. Alain Juppé estime en effet qu’« il ne faut pas faire de provocation. C’est un pas qu’il ne faut pas franchir ».

Augmenter la TVA et baisser les charges sociales

Alain Juppé, qui fait office de nouveau favori pour représenter l’UMP à l’élection présidentielle aux dépends d’un Nicolas Sarkozy en difficulté dans les sondages (75 % des Français jugent son retour raté), propose surtout d’augmenter la TVA tout en réduisant les charges sociales versées par les entreprises sur les salaires. La France a pourtant déjà tenté de mettre en application la TVA sociale, en 2007, en 2012 et en 2013, mais sans succès, ses bénéfices théoriques étant compliqués à retrouver en pratique. Pour Alain Juppé, « la France peut rebondir, il suffirait de peu, pour rétablir un climat de confiance ». « Les entreprises demain créeront des emplois à condition de les mettre à armes égales avec leurs concurrents, augmenter la TVA et baisser les charges », affirme-t-il, jugeant que la concurrence n'est pas en Chine mais en Europe, notamment en Allemagne

Quant à sa candidature à la primaire ouverte de l’UMP 2016, Alain Juppé s’est penché aussi sur la question. Si pour lui cette élection aura lieu puisque tous les aspirants à la législature suprême, déclarés ou non, de François Fillon à Nicolas Sarkozy, y sont favorables. Il espère notamment atteindre un nombre d’électeurs similaires au PS qui « a fait voter 2,9 millions d'électeurs, c'est considérable », espérant aussi le concours du centre pour y parvenir. Quant au retour de Nicolas Sarkozy, il estime qu’ « on ne peut pas parler d'une victoire en ce qui me concerne, d'un échec en ce qui le concerne. Mon démarrage a été meilleur que le sien », ajoutant qu’il n’est « pas en guerre contre Nicolas Sakozy. Nous sommes en compétition ».