Présidentielle : Marine Le Pen épingle Nicolas Sarkozy sur l'islam
Publié le Par Jennifer Declémy
En déplacement à Strasbourg, la candidate du Front National s'est présentée comme la candidate de la République une et indivisible, contre Nicolas Sarkozy.
En meeting à Strabourg, Marine Le Pen était visiblement déchainée contre le Président de la République qu'elle a attaqué tout au long de son discours sur les thèmes de l'immigration et la laïcité. Alors qu'elle rencontre actuellement des problèmes pour recueillir les 500 parrainages indispensables, et que l'actualité est dominée par l'économique et le social qu'elle ne maitrise pas réellement, la candidate d'extrême-droite s'est replacée sur le terrain qui a tant été favorable à son père et son parti : sécurité, immigration et laïcité.
Au motif de vouloir défendre la laïcité, Marine Le Pen a passé 1h30 à tenir un discours violemment anti-immigration et anti-islam, comme une réponse presque à l'interview de Nicolas Sarkozy cette semaine dans le Figaro Magasine. L'occasion parfaite donc d'attaquer le bilan du chef de l'état dans ces domaines et d'affirmer, sans rougir, que "Nicolas Sarkozy nous avait promis de sortir le glaive (...) il nous a montré une ridicule épée en plastique. Celle qu'on offre aux petits garçons qui se prennent pour des supers-héros" s'est-elle moquée, pour le plus grand plaisir des personnes présentes dans la salle.
Comme elle a coutume de le faire, c'est donc un véritable réquisitoire que la fille de Marine Le Pen a dressé contre la politique du Gouvernement actuel et a notamment dénoncé "les bras mous" de la classe politique face à l'islam. Car aujourd'hui "Mr Sarkozy utilise l'immigration comme thème de campagne (...) il se trompe lourdement, l'immigration n'est pas un thème de campagne, mais une impérieuse nécessité (...) je veux défendre notre culture, notre civilisation (...) notre identité (...) le seuil de tolérance a été atteint depuis bien longtemps en matière d'immigration".
Marine Le Pen a véritablement axé tout son discours sur ces thèmes bien précis, se situant donc dans la lignée des thèmes de campagne lancés cette semaine par le président candidat et n'hésitant pas à directement lier immigration et insécurité, rappelant la presque devise du Front National "si l'insécurité progresse c'est que l'immigration monte". De fait, la candidate d'extrême-droite a donc réenfourché les thèmes traditionnels de son père, avec des propositions très dures :
- Passer de 200 000 entrées par an à 10 000.
- Asile divisé par cinq en 5 ans.
- Rétablissement de la double peine.
- Fin des régularisations et suppression du droit du sol.
De telles mesures permettraient, selon la logique du Front National, de supprimer le phénomène d'insécurité. De plus, Marine Le Pen insiste énormément sur la notion de laïcité, une laïcité qui ne concerne que l'islam, ainsi "je veux la pleine application de la loi de 1905, quelle que soit la religion (...) l'islam devra s'adapter à la laïcité".
Alors que l'extrême-droite avait jusqu'à présent fortement insisté sur la crise économique et la sortie de l'euro, désormais l'héritière de Montretout réoriente son discours vers une triptyque qui a toujours fait la force de son père, à un moment où le candidat UMP veut lui voler des électeurs sur ces même sujets. Les semaines qui viennent verront très vraisemblablement un durcissement de Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy sur ces "valeurs", chacun voulant se montrer le plus ferme dans ces domaines.