Législatives : les femmes parisiennes ne sont pas contentes.
Publié le Par Jennifer Declémy
A Paris, les femmes de l'UMP partent en guerre contre les hommes. Une première du genre.
L’UMP a beau avoir investi ses candidats à Paris, cela n’a nullement satisfait les élues qui espéraient une circonscription dans la capitale et se sont vues préférer des hommes. Aucunement décidées à dire oui amen aux cadres du parti, ces femmes de droite ont décidé de mener l’attaque et de se présenter en dissidence face à leurs collègues masculins. Revue des troupes.
La meneuse de cette attaque en règle, c’est bien évidemment Rachida Dati, qui est partie en guerre dès le mois de septembre, quand les ambitions parisiennes du Premier Ministre se sont fait connaitre. Depuis elle n’a clairement pas renoncé, et dimanche soir, l’ancienne ministre de la justice n’a pas hésité à dire qu’elle pourrait se présenter contre François Fillon dans la mesure où « la règle de la parité n’est pas appliquée ».
La maire du 7e arrondissement a pour elle le fait que lors des investitures, aucune femme de l’UMP n’a reçu une circonscription gagnable pour la droite. D’autres élues se sont donc jointes à elle pour « contraindre l’UMP à libérer deux circonscriptions sur les six qui sont acquises à la droite à Paris », selon les propos de la conseillère régionale Géraldine Poirault-Gauvin.
C’est cette femme justement qui mène la résistance dans la capitale. Excédée par ses pratiques, et voulant mener un combat « au nom des femmes », constatant que « la méthode douce ne fonctionne pas au sein de l’UMP. Ne rien dire ne fait rien bouger au sein du parti ». D’où les dissidences qui s’organisent. Ainsi Brigitte Kuster, maire du 17e arrondissement, va se présenter contre Bernard Debré, et Géraldine Poirault-Gauvin semble décidée à faire de même face à Philippe Goujon.
Dans le 14e arrondissement également, le candidat Jean-Pierre Lecoq, investi par l’UMP, fera face à Marie-Claire Carrère-Gée, élue justement de cet arrondissement. La seule différence est que cette dernière ne fait pas dissidence pour des raisons de parité, mais parce que « ma candidature a fait l’objet d’un veto de Jean-Claude Gaudin, président de la commission d’investiture, car mon mari était dans l’équipe de Gaston Deferre quand il était maire PS de Marseille. Cela n’a pas à être évoqué en commission d’investiture, je suis la femme de qui je veux et il n’y a pas de délit de mariage » estime l’élue.
Mais tous ces élus qui voient se dresser une femme contre eux n’ont pas la malchance de Claude Goasguen qui lui voit les opposants se multiplier, dans sa propre famille politique. Ainsi, il devra affronter une femme, Valérie Sachs, membre du groupe Centre et indépendants du Conseil de Paris, qui n’invoque pas l’excuse de la parité mais l’utilisation des méthodes masculines pour gravir les échelons en politique. Mais il aura aussi en face David Alphand, membre de l’UMP.
La dissidence des femmes n’est pas organisée, regrette Géraldine Poirault-Gauvin, qui constate qu’elles ont reçu peu de soutien d’autres élues parisiennes. Les socialistes eux se réjouissent et raillent les divisions de la droite, sur le terrain parisien, qui faciliteront sûrement une victoire pour eux.