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Municipales à Paris : la déontologie s’invite dans la campagne

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Jean Lemoine - flickr


Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet ont dégainé, à quelques heures d’intervalle, une charte de déontologie que les élus de leur camp s’engagent à respecter. L’objectif est clair : (re)gagner la confiance des électeurs.

L’une l’appelle la déontologie. L’autre lui préfère le terme d’éthique. Mais sur  le fond, l’objectif est le même : la transparence. Les citoyens doivent avoir confiance en leurs élus. Ces derniers doivent donc signer, sur l’honneur, une charte de déontologie politique. Et les deux candidates à la mairie de Paris de se lancer dans une « course à l’éthique ». La candidate UMP a été la première a annoncé la future mise en place d’une telle charte. Mais son adversaire socialiste l’a prise de court en la rendant publique à 9h, ce lundi matin. Soit une heure avant que les candidats des listes UMP parisiennes ne signent celle de NKM.

Revenus et conflits d’intérêts

Pour la candidate UMP, l’enjeu d’une telle charte tient en trois mots : exemplarité, transparence et démocratie. En termes de rémunération, « les élus s’engagent à ne pas augmenter leurs indemnités durant toute la durée de la mandature ». Et, « afin de limiter les éventuels conflits d’intérêts […], ils s’engagent à déclarer leurs liens éventuels avec des groupes d’intérêt privés à vocation lucrative ». Si ces liens sont avérés, ils ne participeront pas aux séances du Conseil de Paris « dans lesquelles seront débattues des attributions de marchés concernant ces activités ».
 

Anne Hidalgo, elle, attend de ses candidats qu’ils déclarent leurs activités et, plus étonnant, celles de leur conjoint(e), donnant lieu à « rémunération ou gratification », à la date de l’élection et dans les cinq années la précédant. Ils devront également adresser une déclaration de patrimoine, « faisant apparaître l’ensemble de [leurs] biens » ainsi que « les revenus perçus depuis le début du mandat ». Quant aux conflits d’intérêts, les élus socialistes s’engagent à ne pas se trouver « dans une situation d’interférence » entre l’intérêt public et des intérêts privés de nature à influencer l’exercice de leur fonction.

Logement social

L’UMP et le PS tiennent à éviter de nouveaux scandales d’occupation de logements sociaux par des élus. Alors ils ont tous deux pris soin de leur interdire. Les élus UMP bénéficiant d’un logement social « s’engagent à résilier leur bail avant le dépôt des listes ». Anne Hidalgo est plus mesurée, ou plus fébrile, c’est au choix : les candidats PS « s’engagent à ne pas disposer d’un logement social au sens de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain » mais s’ils considèrent « être dans une situation l’obligeant à demeurer dans un tel logement », il devra saisir la commission de déontologie et lui exposer des raisons objectives justifiant son maintien.
 

A gauche comme à droite, le désir de créer une commission d’éthique, chargée de recevoir les informations et de contrôler leur véracité, est bien présente. Un autre point commun saute un peu moins aux yeux. Pourtant, ni l’une ni l’autre n’énonce des sanctions si les élus venaient à ne pas respecter leurs engagements.