Hollande sifflé sur les Champs-Elysées: les réactions des Parisiens
Publié le Par Roxane Bayle
Ils ont beau être en désaccord avec la politique du gouvernement, les Français que nous avons interrogés hier soir condamnent tous les sifflets à l'encontre du président de la République, lors des cérémonies du 11 novembre.
La cérémonie du 11 novembre devait rendre hommage aux milliers de "poilus" morts pendant la Grande Guerre. Le devoir de mémoire a été oublié par une infime partie de citoyens français ce lundi, qui n’a pas hésité à siffler le Président de la République François Hollande au passage de son convoi sur les Champs-Elysées. Parmi eux, on retrouverait des militants du Printemps Français, du FN, et d'autres groupuscules portant des bonnets rouges, symbole de la révolte bretonne.
Sur les chaînes du groupe Canal +, un jeune enseignant en histoire s'offusque de ces comportements et n'hésite pas à le faire savoir, déclarant aux manifestants : "C'est vous la honte de la France !" pour le pays. Il n'est pas le seul à le penser.
Lors du micro-trottoir réalisé par notre équipe hier soir, la majorité des personnes interrogées encense la réaction de ce professeur: "Il a eu raison de dire ça, de défendre nos valeurs"... " J'aurais fait pareil à sa place". Ils s'accordent tous à dire que ce "n'était pas le bon moment pour faire ça". Par contre, pour cette personne se qualifiant volontiers d'extrême droite : "Ce n'est qu'un juste retour des choses, en réponse à la politique menée par ce gouvernement"... "Ce sont des milliers de personnes qui auraient dû le huer ce jour-là" ajoute-t-il.
Ces huées ont été condamnées par l'ensemble de la classe politique en France. Jean-François Copé, chef de file de l'UMP, a qualifié les incidents de "regrettables" et ne cautionne pas "le mélange des genres un jour comme le 11 novembre». Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a condamné "des troubles indécents et insupportables" issus des "comportements de groupes factieux" ou "anti-républicains». Marine Le Pen a dénoncé de son côté les arrestations "arbitraires" sur la plus belle avenue du monde et des "méthodes totalitaires" en réponse aux accusations de Valls sur ces heurts.
Quant au Président de la République lui-même, objet de ces incidents, il a tout simplement appelé à "ne rien laisser passer face aux haines ».