Rassemblements pour Clément Méric : NKM et Hidalgo maltraitées par les ''antifas'' [vidéo]
Publié le Par Gaspar S.
Les candidates ont toutes deux entendu les quolibets de certains militants lors des rassemblements en mémoire de Clément Méric. Un policier a même dû s'interposer pour protéger Nathalie Kosciusko-Morizet.
Réelles tensions politiques au soir du 6 juin, en marge des mobilisations d'hommage pour Clément Méric, victime d'un coup de poing d'un skinhead la veille. Des militants présents aux rassemblements ont peu apprécié les venues de personnalités de l'UMP, du PS, et de toute formation politique en général... Les «antifas», parfois proches de la mouvance autonome, tiennent en effet une position qui se veut hors du système politique traditionnelle - même si à Lyon, Oliver Besancenot a été bien accueilli.
Ainsi, lors du rassemblement organisé à Saint-Michel, un «antifa» a tenu à rappeler que Clément Méric «n'était pas membre du Front de gauche». Une manière de se prémunir contre toute velléité de récupération. En ce sens, l'arrivée d'Anne Hidalgo place Saint-Michel a été suivie de slogans hostiles à la candidate socialiste. «PS hors de la manif, socialos trahison !», a-t-on entendu dans la foule composée de 3 500 personnes dont 200 à 300 militants «antifas». Selon des témoignages, la première adjointe au maire de Paris a dû être exfiltrée par un service de sécurité.
NKM malmenées
Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, s'était montrée à l'hommage rendu sur les lieux de la bagarre. Pour elle non plus les choses ne se sont pas déroulées paisiblement. Et pour cause : plusieurs jeunes l'ont invectivée. «UMP, dégage, t'as pas ta place ici», lui a dit une femme avant de poursuivre : «C'est vous qui avez ouvert la voie aux fachos et vous venez récupérer». «Clément Méric n'aura pas voulu de vous !», lui a ensuite crié un homme. «Dégage» ou «Casse-toi», lui a enfin adressé un militant. Ce dernier, très agressif, a obligé les forces de l'ordre à s'interposer pour protéger la députée de l'Essonne.
"Dégage ! Casse toi !" : NKM bousculée par des... par LCP
Plus tard, Nathalie Kosciusko-Morizet a repris la parole devant les caméra : «Quand la parole politique se change en cris, c'est un danger.» «On peut avoir des désaccords (…) mais ça doit se régler à coups d'arguments, pas de hurlements», a-t-elle jugé. Invité de France Info ce 7 juin, Pascal Durand, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, a invité les jeunes «antifas» à ne pas «tomber dans le piège» de la violence. S'il fallait des preuves de la tension politique ambiante, la journée d'hier n'aura pas manqué d'en donner.