Présidentielle : Nicolas Sarkozy à la (re)conquête du monde paysan
Publié le Par Jennifer Declémy
Poursuivant sa tournée de voeux, Nicolas Sarkozy s'adressait aujourd'hui à l'électorat rural, une population traditionnellement acquise à la droite.
Le chef de l'état était en déplacement dans l'Ariège aujourd'hui, pour présenter ses voeux au monde de la presse, et tenter par la même occasion de séduire à nouveau cet électorat qui l'avait choisi en 2007, mais qui aujourd'hui menace d'aller voir encore plus à droite.
Premier objectif pour le président sortant : s'éloigner de toute étiquette écologiste en critiquant les règles environnementales "trop tatillonnes" que le monde paysan n'a jamais apprécié. Ainsi le chef de l'état précise que "naturellement il faut protéger l'environnement, mais là encore tout est une question de mesure. Nous allons prendre un certain nombre de décisions pour relâcher la pression". Ce genre de propos rappellent ceux qu'il avait tenu au salon de l'agriculture en 2010, quand il disait "l'environnement ça commence à bien faire".
Donner des gages au monde rural est aussi passé par la promesse de passer outre une décision récente du Conseil d'Etat qui impose au Gouvernement de fixer la fin de la période de chasse, avant le 31 janvier, alors qu'elle est aujourd'hui fixée au 10 février. Ainsi le chef de l'état déclare à ce sujet "il y a des décisions récentes qui ont été prises par le Conseil d'Etat qui sont vécues par une partie de nos concitoyens comme vraiment un souci non pas de résoudre un problème, mais de les empêcher de profiter de ce qu'on pourrait appeler un petit bonheur".
Si l'électorat rural est traditionnellement à droite, une partie de ce dernier est tenté en ce moment par le vote frontiste, d'autant plus que Marine Le Pen fait tout pour les séduire, notamment grâce à ses propos sur l'Europe. Fustiger l'environnement pour mieux les reconquérir n'est pas un mauvais calcul de la part du Président qui est conscient que l'électorat ayant une fibre plus écologiste ira en majorité voter à gauche. En terrain pas trop miné, Nicolas Sarkozy peut donc se permettre de promesses grandiloquentes, tout en rassurant son électorat. Pari réussi pour aujourd'hui.