A Madrid Nicolas Sarkozy parle de la dette
Publié le Par Jennifer Declémy
En déplacement à Madrid aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a pu, malgré la perte du triple A, se réjouir de certaines nouvelles tout en essayant de dédramatiser cette perte.
La semaine commence bien pour Nicolas Sarkozy, qui semblait pourtant profondément affaibli par la perte du triple A annoncé la semaine dernière. Après avoir reçu la toison d'or ce matin, distinction honorifique espagnole pour sa coopération dans la lutte contre l'ETA, le chef de l'état a d'abord appris que l'agence de notation Moody's confirmait le triple A de la France, avant de réussir à convaincre le chef d'état espagnol de lui aussi adopter la taxe Tobin.
C'est une bonne nouvelle pour notre Président de la république. Mariano Rajoy a en effet annoncé cet après-midi que son pays soutenait la France dans sa bataille pour faire adopter la taxe sur les transactions financières, alors que l'Allemagne et l'Italie avaient la semaine dernière montré de fortes réticences. Un premier succès pour Nicolas Sarkozy qui rencontrait pour la première fois le premier ministre espagnol depuis qu'il a été élu. Une occasion de renforcer les liens entre les deux pays et pour le président sortant, de pouvoir compter sur un nouvel allié au sein de l'Union Européenne.
Deuxième bonne nouvelle, qui cette fois a réjoui l'ensemble de l'UMP : l'annonce par Moody's en fin de matinée de sa décision de ne pas dégrader la note souveraine de la France. Si les responsables de la majorité en ont aussitôt profité pour s'enthousiasmer, pour souliger l'isolement de Standard & Poor's et pour déplorer l'absence de réactions et de contentement de François Hollande, un revirement tombé en fin d'après-midi pourrait tempérer cette bonne humeur. En effet, l'agence Moody's se réserve le droit de dégrader le triple A de la France d'ici les six prochains mois, notre pays étant encore sous le coup d'une étude détaillée.
Cela n'a pas empêché le président sortant de minimiser la perte du triple A qui "ne change rien au fond des choses selon lui". Demandant aux français de réagir "avec sang-froid, avec recul", le chef de l'état se dit déterminé à affronter la situation et remédier au problème de compétitivité de la France. Ce serait presque comme si rien ne s'était passé finalement...