Présidentielle : François Hollande se pose en candidat de l'espérance

"Réenchanter le rêve français". Il parait le loin le temps où François Hollande, triomphalement intronisé, nous promettait cela, lors de son premier discours en tant que candidat. Aujourd'hui il s'agit plus de limiter la casse, d'instiller plus de justice dans la rigueur.

Pourtant, le candidat socialiste le crie haut et fort, il veut "incarner l'espoir", être le "candidat de l'espérance". L'espoir, un mot qu'il répéte à profusion dans chaque déclaration, conscient qu'en tant que représentant de la gauche, en tant que successeur potentiel de François Mitterrand, il doit promettre aux électeurs une forme d'espoir en de jours meilleurs, une alternance qui mériterait son nom.

Mais malgré cet impératif, François Hollande est conscient de la situation gravissime dans laquelle se trouve la France, et il accole donc à cette notion d'espèrance le mot "lucide". On retombe sur terre et on comprend alors que le candidat ne veut surtout pas prêter le flanc aux attaques de la droite. Et hier soir en Martinique, il a donc martelé son sens de la responsabilité, "une campagne ce n'est pas que des promesses et des embrassades, ce sont des engagements qui doivent être tenus et une population qui doit être respectée".

Une gravité soigneusement entretenue et un sérieux constant, voilà donc la posture présidentielle que va adopter le député de Corrèze pendant la campagne. Il est loin l'enthousiasme délirant des militants en 2007, ou la vague d'espoir immense qu'avait suscité François Mitterrand en 1981. Désormais le Parti Socialiste, ou du moins son représentant François Hollande ne fait pas rêver. Il incarne juste un "non-sarkozyme", base de sa légitimité à concourir pour l'élection présidentielle.