Berges de Seine : Anne Hidalgo répond à François Fillon
Publié le Par Jennifer Declémy
Dans la bataille qui oppose François Fillon et Bertrand Delanoé sur les berges de Seine, la première adjointe Anne Hidalgo a décidé d'intervenir et de s'opposer frontalement au Premier Ministre
Ce sont sans doute deux futurs prétendants au siège de la mairie de Paris qui s'affrontent en ce moment sur le sujet des berges de Seine. Anne Hidalgo, numéro 2 de Bertrand Delanoé, qui brigue la mairie de Paris en 2014 mais qui surtout est à l'origine de ce projet de rénovation, et François Fillon croisent donc le fer sur ce sujet. Avant de le croiser peut-être dans deux ans...
C'est un courrier du Premier Ministre au maire de la ville jeudi dernier qui a mis le feu aux poudres. Si Bertrand Delanoé y a réagi virulemment dès le lendemain, sa première adjointe n'est pas en reste. C'est dès vendredi que l'élue décide d'attaquer son futur rival sur Twitter, en l'interpellant directement : "@fdebeauce : crise de l'euro, chômage, logement, pouvoir d'achat, insécurité...pas assez de boulot? #bergesdeseine" ; "à président bling-bling, Fillon vroom-vroom #humourparisien". Et surtout, elle n'hésite pas à utiliser le réseau social pour relayer les messages des parisiens mécontents de la décision de François Fillon.
Aujourd'hui, Anne Hidalgo persévére en attaquant le Premier Ministre sur un argument choc : l'élue l'accuse d'utiliser sa fonction d'état pour déjà mettre un pied dans la campagne parisienne, "c'est un acte d'agression politique symptomatique d'un pouvoir arrogant qui se croit propriétaire de l'état", dénonce-t-elle dans le JDD aujourd'hui. Et la première adjointe ne manque pas de mots pour dénoncer "cette intervention arbitraire, archaïque et violente" et le "mélange des genres" tout en affirmant que non, la majorité socialiste de Paris ne renoncera pas à ce projet "indispensable et salutaire pour Paris".
Mais dans le même journal, presque comme une réponse indirecte à ces critiques, François Fillon réaffirme son opposition au projet en expliquant que "si j'acceptais sans rien dire la signature de l'accord entre l'Etat et la Ville, cela voudrait dire que l'Etat apporterait sa caution à un projet qui ne me semble pas correctement ficelé et qui pourrait avoir des conséquences sérieuses sur la vie des parisiens". La bataille est loin d'être terminée donc mais ce n'est que le résultat de l'élection présidentielle de cette année qui pourra départager les deux camps, en validant ou non le refus de l'actuel Premier Ministre.