Présidentielle : Mélenchon veut résister face aux agences de notation
Publié le Par Jennifer Declémy
Après l'annonce de la perte du triple A, Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat à appeler à la résistance contre les agences de notation et les marchés financiers.
"Les marchés, il faut leur taper dessus". Déjà en octobre dernier le candidat du Front de Gauche marquait sa posture face au contexte international. Pas de résignation, mais plutôt une lutte pour remettre le peuple au centre de la vie politique. Un positionnement qu'il a réaffirmé ce week-end après la décision de Standard & Poor"s.
La fin de semaine politique a été prolifique pour Jean-Luc Mélenchon : une émission en prime-time sur France2 qui a récolté un très beau succès d'audience et un meeting à Nantes hier qui a réuni près de 6 000 personnes qui lui permirent de marteler ses thèmes traditionnels et s'affirmer en champion du peuple. Entre bonnes formules, humour et invectives, l'ancien sénateur socialiste s'est lâché ce week-end, pour le plus grand bonheur des militants.
"Je suis le candidat de la résistance face aux agences de notation", affirme le candidat qui a appelé la gauche à manifester vendredi, samedi et dimanche devant le siège français de l'agence de notation. Face à la "guerre" que cette dernière a déclaré "au peuple français", Jean-Luc Mélenchon déplore "le concours de sang et de larmes", que proposent ses concurrents, et notamment les quatre principaux ces "daltons de l'austérité", formule qui fait bien rire la salle. Allant plus loin, le candidat compare Marine Le Pen à un "hallucinogène, un opium du peuple qui fait croire que l'ennemi c'est l'immigré alors que c'est le financier".
Mais le candidat du Front de Gauche évite, contrairement à l'automne dernier, de trop taper sur François Hollande, dont il critique la prestation, mais qu'il appele surtout à l'aide, conscient de son isolement sur la scène politique. "François, il faut rendre les coups au système capitaliste", plaide-t-il durant son meeting, oubliant les mots trop durs et les "capitaine de pédalo". Néanmoins les divergences restent fortes et Jean-Luc Mélenchon ne veut toujours pas dire s'il appelera à voter pour son ancien camarade socialiste au second tour de l'élection présidentielle.
En revanche, il n'a aucune hésitation à déclamer son programme, très différent des autres programmes proposés. Ainsi ce que Jean-Luc Mélenchon réclame, c'est une relance de l'économie par la croissance, avec des mesures comme une augmentation du SMIC à 1700euros brut, un audit citoyen sur la dette, un emprunt forcé aux banques ou une obligation pour la BCE de prêter aux pays membres.
C'est donc un positionnement à gauche toute qu'adopte l'ancien socialiste en ce mois de janvier, qu'il sait crucial pour le déroulement de sa campagne présidentielle. Et malgré la perte du triple A, le candidat espère que cela validera ses thèmes et ses discours tenus depuis des mois contre le système financier actuel. Profitant du "centrisme" du candidat socialiste, et de l'embourbement dans lequel se trouve actuellement Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon veut incarner la gauche, la vraie.