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Laurent Wauquiez considère que les minima sociaux sont des « cancer de l’assistanat »

Publié le  Par Florie Valsot

Crédit image © Julien Jorge


Le Ministre des Affaires Européennes, Laurent Wauquiez a déclaré que le fait de pouvoir cumuler des aides sociales est un problème. A gauche comme à droite, le propos passe mal.

© Fondapol

Qu’elles soient sous forme d’allocation universelle ou de revenu minimum, les aides financières sont des avantages que l’Etat juge nécessaire dont peuvent bénéficier des personnes dans le besoin, en situation de précarité. Dernièrement, ces minima sociaux sont passés en revue par Laurent Wauquiez. Il déclare que « ce qui est un problème, c’est quand on peut cumuler un certain nombre de minima sociaux et ce qu’on appelle des droits autour : exonération de cantine, de transports publics, de redevance télé, d’un certain nombre d’impôts locaux ». C’est suite à ces dires, que les partis de gauche et certains de droite ont désapprouvé ses propos.

 

De plus, il affirme que ceux qu’il qualifie « d’assistés », auraient plus d’avantages financiers que quelqu’un qui serait payé au minimum du salaire horaire légal. Un couple percevant le RSA gagnerait plus qu’une famille dont seul l’un des parents serait au SMIC. Selon une enquête réalisée par Le Parisien, Alice Brassens (de l’Agence nouvelle des solidarités actives) explique et donne un exemple concret : un couple sans revenu avec un enfant touchera 840 euros par mois ; tandis qu’un couple avec un seul revenu au SMIC et un enfant, touchera 1 600 euros, dont 300 du RSA (le reste étant des aides telles que les APL). La différence est tout de même considérable ! Et cette même personne renchérit en pointant du doigt l’erreur commise par notre Ministre : les aides sociales et le RSA ne peuvent être cumulés, puisque ces aides sociales font déjà partie du RSA ; et pour ceux qui bénéficient des APL, ils doivent déduire environ 112 euros de leur RSA. Mais l’un dans l’autre, aucune des deux aides ne peut suffire à dire que c’est assez pour vivre. C’est à peine un minimum parce que la vie coûte chère et que les possibilités de trouver un emploi stable se font rares.

 

En France, fin 2010, on comptait 1, 798 million de foyers (soit plus de 3 millions de personnes) qui bénéficiaient du RSA (soit 6 % de plus qu’en 2009), selon les chiffres de la Caisse nationale des allocations familiales (source prise dans Le Parisien). Le RSA Socle a eu plus d’un million d’allocataires ; le RSA d'Activité a été attribué à 446 000 personnes ayant une vie active ; 8 000 jeunes entre 18 et 25 ans ayant eu une activité durant les 3 années précédentes ont bénéficié du RSA Jeune.

 

L’idée du Ministre des Affaires Européennes est d’imposer 5 heures hebdomadaires de « service social », autrement dit des TIG (travaux d’intérêt général), en échange du RSA. Evidemment, la question fait débat. Hier soir dans l’émission Ce soir (ou jamais !), présentée par Frédéric Taddeï et diffusée sur France 3, le Philosophe-Humoriste Yves Cusset réprouve totalement ce fait. Il parle d’une notion de mérite chère à la droite ; en effet, il explique que cette notion de mérite inclut le fait de devoir rendre des comptes à l’Etat, de se justifier de son droit à l’aide sociale. Le sociologue Robert Castel, lui, énonce que 97 % des gens qui touchent le RSA sont inscrits au Pôle Emploi et ne sont pas accompagnés dans leur démarche, on leur demande de prouver qu’ils méritent un minima social.

 

Julien Bayou, militant associatif et fondateur de « Génération précaire », présent dans cette émission, a confié à Paris Dépêches que l’ancien Ministre de l’Emploi, Laurent Wauquiez, n’a rien fait durant son mandat de 2 ans pour combattre le chômage. En 2010, on comptait 800 000 chômeurs en France, et 1 million de personnes qui arrivent en fin de droit de RSA. La contre-partie étant de trouver du travail… « Oui, mais du travail, il n’y en a pas ! Tandis que des personnes telles que Dassault (PDG du groupe Dassault), Bettencourt (première actionnaire du groupe L’Oréal), ou encore Bouton possèdent des sommes mirobolantes et ne se justifient de rien. Rappelons que l’ex-patron de la Société Générale Daniel Bouton a pris sa retraite avec 1 million d’euros !!! Ensuite, on demande justification à des personnes étant dans le besoin bénéficiant d’aides sociales, c’est leur faire un mauvais procès. Les arguments de Laurent Wauquiez stigmatisent totalement les gens dans la précarité », déclare Julien Bayou lors de l'interview.