Législatives : Benjamin Lancar se présente dans la 5e circonscription parisienne.
Publié le Par Jennifer Declémy et Julie Catroux
Portrait du candidat UMP dans la 5e circonscription parisienne, Benjamin Lancar, président des Jeunes Pop dont la mission est plus de limiter la casse que de remporter un siège acquis à la gauche.
Il s’est beaucoup fait connaitre durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, en tant que président des jeunes populaires. Beaucoup caricaturé, très controversé, Benjamin Lancar se jette aujourd’hui dans le grand bain des législatives en tentant sa chance dans une circonscription implantée à gauche.
Elu conseiller régional d’Ile-de-France en 2010, sur la liste de Valérie Pécresse, Benjamin Lancar s’est fait connaitre notamment en s’appuyant sur le principe du buzz et la provocation, ce qui lui vaut de belles volées de bois vert, même au sein de sa propre famille, dont Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP, qui a tenté de le remplacer en arrivant à la tête de l’ancienne majorité présidentielle. Mais Benjamin Lancar, qui s’est aussi fait connaitre par le biais de Twitter, est avant tout une « espèce médiatique » qui a su établir sa notoriété grâce à quelques coups bien pensés, comme le lipdub de 2009. Comme l’explique bien Thomas Lebettre, « en politique il faut avant tout savoir exister médiatiquement, mission accomplie haut la main par Benjamin Lancar ».
Pur rejeton du sarkozysme, Benjamin Lancar tente donc sa chance dans la cinquième circonscription parisienne, à cheval sur les XIe et XXe arrondissements, un fief de la gauche où se présente la députée sortante, Martine Billard, du Parti de Gauche, et où Nicolas Sarkozy a obtenu respectivement 32,24% et 28,17% des suffrages. C’est dans une véritable mission suicide que se lance donc le jeune politicien qui va devoir apprendre à dépasser le sarkozysme pour se construire un avenir politique.
Du point de vue de la politique pure, son corpus idéologique reste encore à définir, même si Benjamin Lancar apparait d’ores et déjà comme libéral sur les sujets de société. Favorable au mariage gay ou à l’homoparentalité, lui se réclame d’une « droite d’avant-garde », terme encore difficile à définir tant le jeune homme semble s’être davantage construit dans l’attaque de la gauche, souvent caricaturale, plutôt que dans la proposition politique qui vaille quelque chose. Pour Laurianne Deniaud d’ailleurs, qui a souvent débattu contre lui « Benjamin Lancar manque cruellement d’autonomie dans sa façon de penser ».
Quant à sa campagne pour les législatives, qui a donc commencé après la défaite de Nicolas Sarkozy, Benjamin Lancar veut la faire sur trois thèmes principaux : la lutte contre les incivilités (expérimenter une police municipale, augmenter la vidéosurveillance, construction de parkings souterrains etc) ; l’emploi local (assouplir les règles des commerces alimentaires le dimanche, promouvoir un label « meatpacking Paris », lutter contre la mono-activité etc) ; préparer l’avenir de Paris (favoriser la solidarité entre générations, aménager les berges du canal St-Martin, péage urbain etc). Mais de son propre aveu, il s'agit davantage de faire un peu mieux que le score de Nicolas Sarkozy à la présidentielle que de véritablement espèrer devenir député. Qui sait, dans cinq ans, son parti lui accordera une circonscription un peu plus accessible ?