Présidentielle : Nicolas Sarkozy dénonce le drapeau rouge des syndicats.
Publié le Par Jennifer Declémy
Pour son rassemblement spécial du 1er mai au Trocadéro, Nicolas Sarkozy a vilipendé de plus belle les syndicats, sa première cible désormais.
Ils étaient entre 25 et 30 000 à être rassemblés dans le XVIe arrondissement, place du Trocadéro pour célébrer le "vrai travail" par opposition à celui des fonctionnaires qu'on juge, à l'UMP "privilégiés et trop protégés", mais aussi en dénonçant ces syndicats qui prennent parti pour un personnage politique et se détournent ainsi de leur véritable mission.
"On n'a pas le droit de culpabiliser la France qui travaille" s'est exclamé le président candidat sous les cris de joie de la foule qui brandissaient une marée de drapeaux tricolores. Rassemblement à vocation gaulliste, les thémes abordés n'en furent pas moins ceux qui peuvent plaire avant tout à l'électorat de Marine Le Pen : refus de l'assistant que prônerait la gauche, attaques en règles contre les syndicats et contre la gauche, toute la panoplie ou presque y était.
Contre les syndicats qui défilaient à quelques kilomètres, Nicolas Sarkozy était d'autant plus remonté que ce matin, Bernard Thibault a clairement indiqué qu'il voterait François Hollande dimanche prochain. Le président sortant l'invite donc "à poser le drapeau rouge et servir la France (...) laissez de côté les partis. Parce que ceux que vous soutenez aujourd'hui ne vous le rendrons pas" estime-t-il. Mais fustiger les syndicats passe aussi par une dénonciation du communisme, "je n'accepterai jamais de recevoir de leçons de morale de la part de ceux qui brandissent le drapeau qui a été l'étendard de tant de tyrannies à travers le monde (...) le drapeau rouge est celui d'un parti, le drapeau tricolore, notre drapeau c'est celui de la France".
Décréter les syndicats anti-patriotiques, c'est un refrain commun et courant au Front National qui n'a jamais reconnu la légitimité des organisations syndicales, ainsi que les discours contre la gauche laxiste et paresseuse. D'où la conclusion du candidat UMP, "nous ne voulons pas de la jalousie, de l'amertume, de la lutte des classes. Nous ne voulons pas du socialisme". Reste à savoir si le "nous" sera majoritaire dimanche prochain. Pas sûr....