Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon a pris la Bastille.
Publié le Par Jennifer Declémy
La place de la Bastille s'est couverte de rouge hier, avec le déferlement de dizaines de milliers de personnes venues manifester aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche.
120 000 personnes devant la Bastille pour célébrer la gauche et le pouvoir du peuple. Un nombre délirant, trois fois Villepinte, quatre fois le Bourget, qui met les socialistes en difficulté et qui montre la puissance de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, véritable révélation de la campagne.
La journée du 18 mars se voulait être pour le Front de Gauche « le point de départ de toutes les révolutions », le rendez-vous de tous ceux qui veulent changer de régime et de système et qui veulent « commencer ce printemps des peuples ».
« Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge ! » s’est écrié le leader du Front de Gauche qui a appelé à « une insurrection civique qui va se donner rendez-vous dans les urnes pour commencer la révolution citoyenne afin d’améliorer la vie du peuple qui pâtit » et à « ouvrir par vos bulletins de vote la brèche par laquelle passeront les votes des grecs puis de nos camarades allemands sur lesquels souffle le modèle libéral ».
La réunion de tous ces militants a commencé à la place de la Nation vers 14heures pour ensuite partir vers la Bastille en passant par le Faubourg Saint-Antoine. Au programme de la ferveur, des chants, de la musique, du rêve et de l’espoir pour ces sympathisants du leader du Front de Gauche qui étaient donc venus célébrer l’esprit de la gauche à la Bastille.
Les messages du jour étaient « prenez le pouvoir » et « vive la VIe république », mais l’esprit était de se « mélenchoniser », avec un hymne qui naquit joyeusement « je coupe le chon…et je re-mélenchon » sur une place noire de monde où tout mouvement était impossible. Bonnets phrygiens, affiches rouges, références puissamment historiques et le visage de Mélenchon : partout : hier la Bastille était rouge, rouge de gauche.
Le clou de cette réunion ce fut le discours de Jean-Luc Mélenchon, court de seulement 25minutes mais vibrant d’émotion et de frisson, appelant au changement de régime « nous faisons le serment que si c’est nous qui sommes appelés à reconstituer les règles du jeu ». Au programme d’une nouvelle constitution on y trouverait entre autres le droit à l’avortement, le droit à l’euthanasie, la « règle verte qui protège la planète », la liberté sur internet, « la fin des privilèges du capital » ou encore « l’établissement de la citoyenneté en entreprise ». Une vaste entreprise pour ces militants qui sont repartis enthousiasmés, déchainés et prêts au combat.