Piotr Pavlenski, la minute de folie nécessaire
Publié le Par Fabrice Bluszez
Activiste autant sinon plus qu'artiste, Piotr Pavlenski a le mérite de mettre en lumière l'indécence de ceux qui accèdent aux manettes du pouvoir... Il n'est pas sûr que le problème, ce soit l'artiste.
L'indécence est de quel côté ? Bien sûr, publier des images privées d'une personne sans son consentement, c'est mal, c'est puni par la loi. Mais dans une société numérisée, le citoyen a bien compris que l'on saurait désormais tout sur lui, de ses moindres dépenses enregistrées sur sa carte de fidélité, de ses goûts musicaux confiés à l'algorythme de YouTube, de ses déplacements grâce à la géolocalisation de son téléphone... Et les organisateurs de ce fichage, ou du moins ceux qui on laissé faire, ceux à qui l'on a confié les manettes de la démocratie, devraient en être protégés ?
Dans ses actions, Piotr Pavlenski est souvent nu. Nu roulé dans du fil barbelé à Saint-Pétersbourg, nu sur un mur du centre Serbski à Moscou où il se tranche l'oreille, nu sur la place Rouge où il se cloue au sol... Révéler la nudité de l'ex porte-parole de l'Elysée, si c'est illégal, c'est dans le même esprit. Il revient en mémoire que "le roi est nu". Et quand le roi est nu, il perd son pouvoir parce qu'il a perdu le respect. L'insurrection n'est pas loin. Il faut l'affaire du collier de la Reine, en 1785 pour qu'en 1789, on chante « V'la 300 ans qu'ils font des fêtes et qu'ils entretiennent des catins... » C'est dans le chant révolutionnaire "Ça ira". Certains feraient bien de le ré-écouter.
Coupable, Piotr Pavlenski ?