Harcèlement sexuel : un déballage indigne d'une démocratie

Les accusations de harcèlement sexuel se succèdent depuis quelques jours, dans une expèce de déballage n'offrant aucune part à la défense. Un spectacle indigne de la démocratie, celles et ceux qui dénoncent semblant demander la justice en ignorant le droit...

Le plus étonnant est l'ignorance de la prescription. Exemple : l'écrivain Ariane Fornia accusant Pierre Joxe, sur son blog personnel (!).  Les faits datent de huit ans et sont donc prescrits. Son vrai nom est Alexandra Besson, fille du ministre sarkozyste Eric Besson,  elle aurait pu savoir qu'elle serait accusée de diffamation...

Il n'y a pas prescription dans le cas de Tarik Ramadan, accusé par Henda Ayari de viol en 2012. Elle aurait porté plainte au parquet de Rouen (Seine-Maritime) « pour des faits criminels de viol, d’agressions sexuelles, de violences volontaires, de harcèlement et d’intimidation ». La dénonciation se passe sur sa page Facebook, au sujet d'un livre qu'elle a écrit, racontant les faits avec un faux nom : « Je le confirme aujourd’hui, le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan. » Ni Le Figaro ni Le Monde ne donnent la parole à la défense. A peine Le Monde indique-t-il : « Tarik Ramadan n'a pas réagi. »

Pas de défense non plus plus pour le conseiller régional d'Île-de-France Gilbert Cuzou, 34 ans, accusé de harcèlement sexuel par deux « collaboratices liées au PS », selon le HuffingtonPost. Il est aussitôt exclu du groupe Alternative écologiste et sociale, sans aucun respect de la présomption d'innocence, sans enquête :

« Deux collaboratrices dénoncent des faits présumés d’agression et de harcèlement sexuel contre M. Gilbert CUZOU, qui a intégré notre groupe politique au début du mois.

Mounir Satouri, président du groupe "Alternative écologiste et sociale", a pris la décision immédiate d’exclure M. Gilbert Cuzou du groupe. "Les faits décrits sont graves. Je prends la responsabilité de cette exclusion immédiate, suite aux faits reprochés que je viens d‘apprendre par voie de presse. Cette exclusion durera le temps que la justice se prononce sur les faits dont ce conseiller régional est accusé." »

 

Enfin, il a le cas Jean Lassalle, député élu dans les Pyrénées-Orientales, accusé de harcèlement sexuel par Médiapart.  Baucoup de témoignages "sous couvert d'anonymat" note sur son site Le Lab Europe 1 qui, révèle que le député "ne se souvient pas", ce qui veut dire qu'il a été au moins contacté. L'affaire commence par "une main aux fesses" :

« Julia Castanier, l’actuelle directrice de la communication du Parti communiste (PCF), se décide à 21 h 05, dimanche 15 octobre. Sur Twitter, avec le hashtag #balancetonporc, elle écrit : « J’avais 25 ans et j’étais attachée parlementaire. En allant vers l’hémicycle, Jean Lassalle m’a mis une main aux fesses. » Au cours des derniers mois, Mediapart a recueilli d’autres témoignages de femmes qui attestent d’un climat de sexisme pesant autour du député, voire de harcèlement sexuel. »

Valeurs actuelles prend le relais. Sous le titre : "De nouvelles témoignages accusent Jean Lassalle", on trouvera plutôt des anecdotes. Karine Berger, ancienne députée PS des Hautes-Alpes lâche :

« C’est de la drague lourde, il est très insistant, déplore-t-elle. Jean Lassalle, c’est le député le plus gluant. »

On en est là... Et là encore, pas de place pour une réponse de l'intéressé...