Nuit Debout... Déjà le 100 mars
Publié le Par Fabrice Bluszez
Le mouvement de la place de République a tenu plus de deux mois. La nuit du mercredi 8 juin, était, dans son calendrier, celle du 100 mars. Symbole...
Tout avait commencé, dans la légende, par un mouvement spontané : « Le 31 mars, après la manifestation, on ne rentre pas chez nous, on occupe une place ! » C'était déjà une manifestation contre la loi Travail. Le lendemain, le calendrier "révolutionnaire" de Nuit Debout marquait le 32 mars, on était donc, e mercredi 8 juin, le 100 mars. Le communiqué du 1er jour disait :
« Au programme : animation, restauration, concerts, partage d’informations, Assemblée Citoyenne Permanente et plein de surprises. Le 31 mars on se pose, on discute et on décide ensemble des actions à mener pour faire de la Nuit Debout le début d’un mouvement citoyen. Nous porterons nos espoirs avec fierté et fermeté. Des solutions existent, nous avons des sources d’inspiration, des idées, des expériences, des savoirs et des savoir-faire, de l’énergie, de la bienveillance et de la joie. Ce tournant est à notre portée ! »
Des actions coup de poing
Soixante neuf jours plus tard, le mouvement s'est figé place de la République. Nuit Debout, c'était 1.000 à 2.000 personnes assises en assemblée générale. Ils sont quelques centaines, au mieux, et désormais priés de rentrer chez eux après 22 heures en semaine. La révolution n'a pas eu lieu. Même François Ruffin, auteur du film "Merci Patron" et instigateur officieux du mouvement, confesse à Libération :
« De mon côté, je n’en ai jamais attendu trop. »
Le Monde retrouve Rémy Buisine, qui anime une chaîne Nuit Debout sur Périscope et propose une analyse plus juste :
« La place n’est plus le seul lieu de convergence des luttes. Les militants sont partagés entre les manifestations et les actions coup de poing, constate-t- il. Nuit debout a aujourd’hui d’autres visages mais elle est toujours bien vivante. »
La journée du 100 mars
De ce mercredi 8 juin (ou 100 mars), voici quatre moments significatifs.
A 7 heures, rendez-vous à l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, bloqué par la CGT : la jonction avec les travailleurs ou les banlieues peine à se mettre en place. Les manifestations contournent la place. Elle n'en est pas le foyer.
Au matin, une trentaine de militants sont allés réveiller Myriam El Khomri, ministre du Travail, chez elle. Tollé au Parti socialiste, intervention des forces de l'ordre pour renvoyer les manifestants dans le métro.
Le soir, mais plus tard, d'autres militants se sont infiltrés au meeting de soutien à la loi El Khomri organisé par le PS aux Salons de l'Aveyron, rue de l'Aubrac, dans le 12e arrondissement... Une nouvelle opération en petit groupe. Le reportage est le lendemain sur Gazette Debout.
Des projets
Nuit Debout a un site, nuitdebout.fr, un calendrier. Il a aussi une radio, une gazette... Mais la communication a connu des heurts. Convergence des luttes n'alimente plus sa page Facebook ni son site qui renvoie vers l'agenda de paris.demosphere.eu.
Ce week-end, samedi 11 et dimanche 12, Nuit Debout prévoit d'installer une plage sur la place de la République et d'y jouer à la pétanque pour fêter l'anniversaire des congés payés.