Manifestation pro-palestinienne à Paris : interdiction confirmée pour samedi
Publié le Par Antoine Sauvêtre
La préfecture de Paris a finalement décidée d’interdire la manifestation de soutien à Gaza prévue à Paris samedi. Elle invoque des « risques graves de troubles à l’ordre public ».
François Hollande « refuse que le conflit s’importe » en France. La préfecture de Paris l’a pris au mot. Elle vient d’annoncer l’interdiction de la manifestation pro-palestinienne prévue samedi dans la capitale, entre Barbès et la place de l’Opéra. Une semaine après que des heurts ont émaillé une première mobilisation de ce type la semaine dernière, la préfecture évoque, pour se justifier, des « risques graves de trouble à l’ordre public ». Pourtant plusieurs rassemblements de soutien à Gaza se sont déroulés dans le courant de la semaine, sans qu’aucun débordement ne soit signalé.
Cazeneuve soutient la préfectureUn peu plus tôt, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était dit favorable à une interdiction dans la capitale car « les conditions ne sont pas réunies pour qu’elle se déroule dans des conditions qui garantissent la sécurité ». En ce qui concerne les rassemblements dans plusieurs villes de province, le ministre a « demandé aux préfets de de regarder au cas par cas les manifestations prévues à cet égard ».
Bernard Cazeneuve : "Je suis aussi le ministre... par Europe1fr
Si Paris fait exception, c’est que dimanche dernier, des incidents sont survenus lors de la manifestation reliant Barbès à la place de la Bastille qui avait réuni 7000 personnes selon la police, 30 000 selon les organisateurs. A la fin du parcours, des heurts entre des manifestants et des jeunes de la Ligue de Défense Juive (LDJ) sont survenus devant deux synagogues parisiennes, rue de la Roquette (11ème) et rue des Tournelles (4ème).
Un référé liberté
Les organisateurs de la manifestation ont annoncé leur intention d’introduire un référé liberté auprès de la justice administrative. Il s’agit d’un recours en urgence que tout justiciable peut saisir si « une décision prise à son encontre par une administration ou un organisme chargé d’un service public porte une atteinte grave et manifestement illégale à l’une de ses libertés fondamentales ».
Leur avocat, Hosni Maati, a dénoncé au cours d’une conférence de presse une décision « qui s’oppose à une liberté fondamentale ». Il a par ailleurs indiquer que « compte tenu de l’escalade à Gaza, la colère est très grande et va vouloir s’exprimer. Que la manifestation soit autorisé ou non, il va y avoir des centaines ou des milliers de jeunes qui vont converger vers Barbès samedi », a-t-il prévenu.