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Conseillers de Paris en logement social : Anne Hidalgo exige leur déménagement

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


La maire de Paris a demandé officiellement aux conseillers de Paris occupant un logement social de « prendre leurs responsabilités » et de déménager. Une commission de déontologie examinera les éventuelles situations exceptionnelles.

Anne Hidalgo tape du poing sur la table. Fatiguée d’avoir à gérer les polémiques concernant des élus parisiens occupant des logements sociaux, la maire de Paris leur demande explicitement et très officiellement de les quitter. « Les élus qui occupent actuellement des logements relevant des droits de réservation de la Ville ou du parc de ses bailleurs se les sont vus attribuer avant 2001, ou ont été élus postérieurement à l’attribution », rappelle-t-elle. Mais « ma position à leur sujet est claire : je souhaite qu’aucun conseiller de Paris ne puisse bénéficier de ces logements, et donc que les élus concernés prennent leurs responsabilités et quittent ces logements ».

Au moins 11 élus concernés

Le ton est ferme car les polémiques reviennent sur le devant de la scène depuis que Michelle Sabban, la vice-présidente PS de la région Ile-de-France, s’est fait pincer. Et si l’élue a déjà prévenu qu’elle quitterait son logement dès que possible, la bombe était (re)lancer. Le sujet, qui a déjà secoué une partie de la campagne municipale, est de retour dans l’actualité et Anne Hidalgo, qui a promis avant d’être élue qu’aucun conseiller de Paris n’habiterait de logement social, a dû réagir. Et vite.
 

D’autant qu’une enquête du Point.fr n’a pas de quoi rassurer l’édile. Le site révélait en effet qu’au moins 5 élus de la capitale (3 PS, 1 Parti de Gauche et 1 UMP), vivaient dans des HLM. . Un autre document obtenu par l’AFP indique même qu’au total, ce sont 11 conseillers de Paris sur 163 qui bénéficient de cet avantage. Trois font partie du groupe PS, un du PC, un du PG, deux de l’UDI-Modem, un de l’UMP et trois d’EELV, parmi lesquels Antoinette Guhl (EELV), adjointe au maire chargée de l’économie sociale et solidaire…
 

Si certains on déjà fait part de leur intention de déménager dès juillet 2014, comme la nouvelle conseillère de Paris socialiste Anne-Christine Lang, d’autres restent particulièrement silencieux sur le sujet. Ou tentent de se justifier maladroitement. Ainsi, l’UMP Nathalie Fanfant, élue du 20ème a déjà évoqué « la précarité d’un élu pour qui une réélection n’est jamais assurée ». « Une précarité politique a 4 186 euros bruts par mois », rappelle LePoint.fr…

Une commission de déontologie

Pour calmer le jeu, la mairie de Paris mettra en place « dès l’été », une commission de déontologie qui « examinera les éventuelles situations exceptionnelles fondant des demandes de dérogation à cette règle ». La Haute autorité pour la transparence de la vie publique, mise en place par Bertrand Delanoë avant son départ sera chargée de mettre en place cette commission, qui rendra ses conclusions directement aux élus concernés, mais aussi à Anne Hidalgo. Un moyen de contrôler et de mettre la pression sur ces élus.
 

Toutefois, la difficulté réside dans la justice car tous ces élus sont entrés dans leur logement en toute légalité, car ils rentraient dans les critères. Si leur position demande « une attitude exemplaire », rappelait David Belliard, coprésident du groupe EELV, les exclure d’un système auquel ils ont droit serait contre productif. D’abord, car il ne faut pas « rétablir un suffrage censitaire », ensuite car cela pourrait « inciter les élus  à s’accrocher à leur mandat pour conserver leur niveau de vie ».