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Chateaubriand et Bernard Le Coq à Châtenay-Malabry (92)

Publié le  Par Paris Dépêches

Crédit image © ©cl. Valérie Teppe. DR


Samedi 17 octobre à la Maison de Chateaubriand (à Châtenay-Malabry), le Conseil général invite le public à une rencontre autour du film "L’Occitanienne", avec le réalisateur Jean Périssé et le comédien Bernard Le Coq. Le long métrage raconte l'histoire d'amour énigmatique qui a lié l'écrivain à la fameuse "Occitanienne". Rencontre avec Jean Périssé et Bernard le Coq.

Paris dépêches : Qu’est-ce qui vous a donné envie de mettre en images cette parenthèse amoureuse, entre François-René de Chateaubriand et Léontine de Villeneuve ?

Jean Périssé : Ce qui m’a intrigué dans la correspondance de Chateaubriand et de la jeune femme, c’est l’énigme. Alors que leurs lettres étaient intenses et brûlantes d’amour, le compte rendu qu’il en fait dans Mémoires d’outre-tombe est méprisant. Chateaubriand ne l’a cite même pas. Il l’appelle juste "l’Occitanienne". Comme si cette femme n’était qu’une groupie qui le dérangeait. Elle finira d’ailleurs par épouser  le Conte de Castelbajac tout en continuant de voir Chateaubriand, jusqu'à la veille de sa mort en 1848. En réalité, jusqu'à la fin de ces jours, Léontine vivra avec cette blessure, cette obsession de ne pas avoir été reconnue. Elle conservera toute leur correspondance dans un petit coffret. Avant sa mort, elle fera promettre à sa petite-fille de publier les 70 lettres de Chateaubriand si jamais cette histoire d’amour venait à être révélée au grand public. Ce qui a été fait en 1925, chez Plon.

Depuis quand vous intéressez-vous à Chateaubriand ?

Je l’ai découvert à l’école, à l'occasion d’une punition. On m’a demandé d’apprendre par cœur deux pages de Génie du christianisme. J’ai été séduit par le style. En ce qui concerne le scénario du film, c'est un ami écrivain qui était en classe avec moi, qui a imaginé l’histoire.

Bernard Le Coq et Valentine Teisseire
cl. Valérie Teppe © droits réservés

Et vous Bernard Le Coq, connaissiez-vous l’œuvre de Chateaubriand ?

Bernard Le Coq : Et bien Non. J’en avais vaguement entendu parler lorsque j’étais en classe. Mais là, pour la circonstance, je me suis précipité sur Mémoires d’outre-tombe. Elles m’ont tout de suite séduit. J’ai trouvé l’écriture tellement lumineuse, magnifique… Chateaubriand avait un ego démesuré, mais c’était aussi un homme modeste, courageux et d’une élégance rare. Sans parler de la dimension  historique, de tous ces grands hommes qu’il a côtoyés.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec le réalisateur ?

Quand il a débarqué avec son histoire, je l’ai trouvé d’emblée extrêmement sympathique. Plein d’enthousiasme et de désir. Il a conservé un peu de cette truculence enfantine pour raconter des histoires. Il tenait cela en lui.

On vous voit rarement dans ce genre de rôle au cinéma. Pourquoi ?

Justement, parce qu’on ne me le propose pas souvent. Là, c’était pour moi un challenge intéressant. Ce petit morceau d’histoire dans la  vie de ce grand homme était magnifique. Par ailleurs, cette aventure cinématographique n’était pas facile sur le plan pratique : il n’y avait pas beaucoup de moyens. Cela aussi était excitant.

Jean Périssé, pourquoi avoir proposé le rôle à Bernard Le Coq ?

Bernard Le Coq est un comédien que j’aime beaucoup et que je suis depuis ses débuts. Il ne s’écoute pas parler. C’est rare les comédiens qui ne s’écoutent pas parler… J’aime ça. Quand j’ai eu cette idée, je voulais quelqu’un qui ait le style aristocrate. J’ai tout de suite pensé à lui. Et même si physiquement il ne ressemble pas à Chateaubriand, ce n’était pas un problème. C’est son charisme, plus qu’autre chose, qui m’intéressait.

Bernard Le Coq, comment Jean Périssé dirige-t-il les acteurs ?

Vous savez, les comédiens "dirigés", ça ne veut pas dire grand-chose… Non. Ce qu’il y a de formidable avec un metteur en scène, c’est la confiance qu’on a dans son regard. Pour nous les acteurs, c’est le premier spectateur. On sait qu’il va nous éviter beaucoup de choses comme d’en faire trop ou pas assez, de ne pas être dans la bonne concentration au bon moment… Jean Périssé était attentif. Devant tout ce qu’on pouvait faire, il éprouvait un grand bonheur à voir ce qu’il avait imaginé.

Propos recueillis par Corinne Binesti

Infos en plus : Jean Périssé termine actuellement le scénario de son prochain long métrage, un drame humain qui se déroule au IXème siècle. Bernard Le Coq est en tournage dans le Nord de la France.

Site officiel du film




Rencontre avec Jean Périssé et Bernard Le Coq autour du film
Samedi 17 octobre de 15h à 17h à la Maison de Chateaubriand
87, rue Chateaubriand. Châtenay-Malabry.
Tél. : 01 55 52 13 00
Gratuit






Le Chateaubriand de Zephirin Belliard