Débarquement (1) : les 80 ans de la Bataille de Normandie
Publié le Par Pascal Hébert
Ce 6 juin 2024, les chefs d’État des pays alliés assistent à Saint-Laurent-sur-Mer (Omaha Beach) à la cérémonie internationale, marquant les 80 ans du Débarquement et de la Bataille de Normandie. Au petit matin du 6 juin 1944, les alliés lancent l’opération Neptune. Plusieurs milliers de soldats débarquent sur les plages normandes. Du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945, le monde est en guerre. L’Allemagne nazie fait briller un soleil noir sur une Europe impuissante. Les démocraties devront mobiliser des moyens humains et matériels colossaux pour terrasser les ennemis de la Liberté.
Après les bombardements massifs de la nuit et les premiers parachutages sur le Cotentin et à Bénouville, le combat des plages débute à 6 h 30. Depuis deux heures, les bateaux ont stoppé leur progression à plusieurs milles des côtes normandes. Les soldats prennent place dans les chaloupes de débarquement. Les chars amphibies sont mis à l’eau. Les premiers combattants américains doivent atteindre les plages d’Utah et Omaha. De leur côté, les Britanniques et les Canadiens devront être sur le sable de Juno et Gold vers 7 h 30.
Les Américains atteignent bien Utah à l’heure H… Mais pas du tout à l’endroit prévu. Ils arrivent à 2 km au sud de Saint-Martin-de-Varreville. Les chars amphibies réalisent un premier nettoyage. Le général Roosevelt, qui a suivi la première vague, fait poursuivre cette partie du débarquement au même endroit. Avec l’appui du génie, qui ouvre différentes brèches, les soldats américains parviennent rapidement à quitter la plage. La jonction avec les paras de la 101e division sera réalisée dans les premières heures de la matinée.
Omaha la sanglante
Tout au long de la journée, les fantassins américains seront opposés aux grenadiers allemands. Du côté de Omaha Beach, les combats laissent peu de chance aux soldats qui tentent de prendre position sur la plage. La riposte ennemie est impitoyable pour les hommes à découvert devant des mitrailleuses rageuses. Les plages de Vierville-sur-Mer, Colleville-sur-Mer et de Saint-Laurent-sur-Mer constituent un chemin meurtrier pour les "boys" attendus de pied ferme par les Allemands.
La mission de la première division US du général Huebner et de la 29e du général Gerow est d’établir une tête de pont entre La Vire et Port-en-Bessin, avant de prendre la direction de Saint-Lô, dans la Manche. À cette heure de la matinée, où Omaha devient la sanglante, l’objectif n’est plus en mesure d’être tenu. Les soldats sont inlassablement mitraillés. Les pieux dans l’eau deviennent de vaines protections. Les balles sifflent de partout. Chaque barge qui arrive annonce un massacre humain. L’eau prend la couleur du sang. L’enfer porte un nom : Omaha.
Les Américains sont loin d’entamer leur première marche sur les routes normandes. Le combat est intense. La mer monte. Toute la matinée, les observateurs américains assistent à un massacre. Une véritable boucherie. Le général Bradley, commandant l’armée américaine, est effondré. Il est prêt à stopper l’opération. Mais l’espoir renaît vers 12 h 30. Si chaque homme tombé est remplacé du côté des Américains, la réciproque n’est pas vraie dans les rangs de l’ennemi. À la mi-journée, grâce à la ténacité des soldats qui puisent leur force au-delà de la bravoure, des ouvertures sont possibles dans le mur de la défense allemande. Une percée vers Vierville est couronnée de succès. Les destroyers ne relâchent pas leur pression pour appuyer les boys cloués sur la plage. Alors que la nuit tombe, le 6 juin, les soldats allemands quittent le bord des plages pour se replier. Du côté des Américains, le bilan de la première journée est terrible : 3.000 hommes ont été tués dans les premières heures pour la seule conquête d’Omaha.
A l’assaut de la Pointe du Hoc
Entre Omaha et Utah, les Américains doivent prendre position sur les falaises de la Pointe du Hoc, masquant une batterie stratégique couvrant l’ensemble des plages du Débarquement. Pour résoudre le problème, il n’y a qu’une solution : grimper afin d’éliminer la menace. Le deuxième bataillon de Rangers a été spécialement entraîné pour accomplir cette périlleuse opération. Avec leurs fusils, les Rangers lancent des grappins sur la falaise afin de monter à l’échelle. Les soldats allemands, embusqués, rejettent les échelles et tirent inlassablement sur les Américains.
Durant deux jours, ils devront lutter sous la mitraille pour enfin parvenir au sommet. De l’autre côté des plages du Débarquement, à Gold, Juno et Sword, les combats font rage. Le 7 juin, les Anglais arriveront à Bayeux, la première ville de la France métropolitaine libérée !
Pascal Hébert
Les forces alliées : 39 divisions engagées. 3 aéroportées. 12 divisions GB. 3 divisions canadiennes. 1 division polonaise. 22 divisions US. 1 division FFL soit 1.550.000 hommes. Les pertes alliées : Utah : 200 ; Omaha : 4.850 ; Gold : 630 ; Juno : 1.070 ; Sword : 400 ; parachutistes : 4.000 ; civils : 3.000.
Les forces allemandes : la 7e armée allemande représente 30.000 hommes. Parmi les unités qui la composaient lors de la bataille de Normandie, on peut citer : le 2e Korps Para du général Meindl; le 47e SS Panzer Korps du général von Funck et le 84e Korps du général Elfeld.