3 minutes 25 de bonheur (chroniques), de François Morel
Publié le Par Pascal Hébert
C’est un artiste à part, ce François Morel. Une espèce de Tati, version chroniqueur. Sa plume nous évade chaque vendredi matin sur France Inter lorsqu’il démarre sa chronique. Depuis douze bonnes années, le Flérien commente avec un regard tout à lui l’actualité chaude ou non. Le plus souvent, il met sous nos yeux l’absurde des événements. Il peut être aussi bien grave que joyeux mais très souvent espiègle.
C’est François Morel : un artiste biberonné à la chaleur de Georges Moustaki et à la drôlerie de Raymond Devos. Le mélange de poésie et d’absurde va bien à ce poète qui publie "3 minutes 25 de bonheur", ses chroniques de 2021 à 2023.
C’est ça aussi, François Morel. Un homme qui se révolte avec les armes de la langue et de la poésie pour frapper encore plus fort. Son papier sur l’anniversaire de Brassens est également un bijou. Il dénonce ceux qui font parler les morts à tort et à travers... « S’il y a bien un mort qu’on en peut pas vraiment faire parler, c’est Georges Brassens. Sauf dans ses chansons où il a dit tout ce qu’il avait à nous dire. »
Ce n’est pas Maxime Le Forestier qui dira le contraire, lui qui sert si bien le bon maître. Un bon maître loin de la télé poubelle que représente le citoyen Cyril Hanouna sur C8 avec son TPMP... également bien épinglé dans une chronique intitulé "Garde des sots". En 1991, Jean Ferrat avait vu juste : « Ce soir, ce soir, après "La Roue De La Fortune"/Un PAF obscène, un PAF obscène est à la une. »
Avec François Morel, il y a de l’humour, de la malice mais pas que...
Pascal Hébert
"3 minutes 25 de bonheur (chroniques 2021-2023)", de François Morel. Éditions Denoël. 256 pages. 19 €.