Le chanteur Marcel Amont s'est éteint
Publié le Par Fabrice Bluszez
Quel vent nous l'a soufflé ? "C'est pas le zéphyr, n'aurait pu suffire, c'est pas lui non plus, l'aquilon joufflu..." Il chantait depuis les années 50. Ringard ? Non, Marcel Amont, c'est un style. L'ami de la famille... Un Assurancetourix qu'on laisserait s'exprimer...
Les plus anciens connaissent par coeur (à force) "Bleu, blanc, blond" (1959), "Un mexicain" (1963), "L'amour ça fait passer le temps" (1971) ou "Le chapeau de Mireille" (1975). Cette dernière lui fut offerte par Georges Brassens, sans doute parce que trop "chantante" pour le moustachu anarchiste... Marcel Amont, d'ailleurs, n'a rien d'un révolté, persistant dans une tranquille poésie à l'accent méridional au milieu des tempêtes de guitare électrique. Un peu comme Trenet, on lui en a voulu. Et puis on s'est aperçu que le fil était solide...
Parmi les nombreux hommages, on notera un article très complet du Figaro, signé Lena Lutaud...
Avoir connu un quart de siècle de traversée du désert du milieu des années 1970 au début des années 2000 l'avait marqué. Lui le fantaisiste avait besoin de la scène avec ses sketches chantés comme Le Marathon pour échanger en face-à-face avec le public. Ne plus être à l'affiche, à cause des modes qui changent mais aussi par des erreurs de choix artistiques qu'il reconnaissait volontiers, avait été très dur. «C’est comme une partie de soi qui nous manque, l'amputation d'un membre, un parasite qui lentement s'insinue dans les moindres recoins de l'existence, dans chaque instant de la vie, la recouvrant d'un brouillard épais que rien ne dissipe», écrit-il dans Les Coulisses de ma vie (Flammarion, 2019). Le « come-back » n'en avait été que plus savoureux.
On pourra aussi retrouver le blog consacré à l'artiste, marcelamont.canalblog.com... Ou l'article du Parisien...
En 2020, auprès du Parisien, Marcel Amont disait sa chance d’être encore en vie : « Je me rends bien compte que je suis un survivant avec Hugues Aufray et Juliette Greco mes amis, mais tant que je pourrai chanter je chanterai. Tiens c’est pas mal non comme titre de chanson ? »
FranceBleu, enfin, évoque la terre natale de Marcel Amont, le Béarn...
Fils de paysans béarnais, Marcel Amont n'aura eu de cesse de revenir en Béarn, lui qui avait une maison familiale à Borce, dans le haut de la vallée d'Aspe, à 1.200 mètres d'altitude. Enfant, il passait ses vacances chez sa grand-mère à Etsaut. Il avait approfondi sa connaissance de la langue avec son père, à la mort brutale de sa mère en 1976. Marcel Amont a presque 50 ans, mais il compose alors plusieurs albums en béarnais.