Cap Kalafatis, de Patrick Besson
Publié le Par Pascal Hébert
Patrick Besson est chroniqueur mais aussi romancier. Un romancier qui s’était fait diablement remarquer avec son livre La science du baiser. Entre deux chroniques au Point, toujours savoureuses, Patrick Besson nous revient avec un autre roman surprenant. Cap Kalafatis ne pèse que 125 pages, mais bien plus en émotion et en suspense. L’auteur dans cet ouvrage traverse l’espace et le temps ainsi que les âges. Dans ce livre où tout est permis, où tout est possible, les codes et les frontières sont effacés.
L’histoire se passe sur une île grecque. Mais elle aurait très bien pu prendre naissance sur une plage du sud de la France. Les trois héros de Cap Kalafatis sont jeunes et vieux à la fois. Ils sont principalement loin d’une vie conventionnelle et formatée. Tout se passe au début des années 1990. Barbara, libre comme l’air, comme on pouvait l’être dans les années 1970, s’est amourachée de José, un commerçant à qui tout réussit et qui n’a que trente ans de plus qu’elle… Un couple hors norme dans lequel l’amour semble avoir élu domicile. Et pourtant, il y a quelque chose qui cloche dans cette relation. Un étudiant de passage, qui remarque la plastique de Barbara, posée à demie nue sur le sable, vient troubler cette apparente quiétude. Ferrée par la belle, le jeune homme sera le jouet de ce couple étrange aux relents pervers. A la fois lucide et désireux de voir jusqu’où cette histoire le portera, le garçon cède peu à peu à la tentation de percer le mystère de Barbara et de José, qui semblent à chaque ligne s’amuser de leur compagnon. Entre désir charnel, domination et amitié, le jeu de la rencontre se heurte à la complexité de la machine humaine.
Une fois de plus, Patrick Besson met en scène des personnages sulfureux qui surfent sur l’autre versant de la vie.
Cap Kalafatis, de Patrick Besson aux éditions Grasset. 125 pages. 15 €