Non à la pub sur la colonne de la Bastille
Publié le Par Fabrice Bluszez
"Résistance à l'agression publicitaire" porte plainte contre X, en fait la société JCDecaux, qui a installé de la publicité sur la colonne de Juillet, à la Bastille. Problème : c'est aussi un tombeau.
Et pourtant, dans le projet de rénovation de la place de la Bastille, présenté lundi 21, c'était écrit. Sous la colonne de Juillet, à la Bastille, sont inhumées les victimes des journées révolutionnaires de 1830 et 1848.
« À la gloire des citoyens français qui s'armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. »
Inaugurée en 1840, la colonne est donc conçue aussi comme un monument funéraire, avec une nécropole souterraine (dont on veut rendre l'accès possible par le projet de zone piétonne).
Après la Révolution de février 1848, qui renversa Louis-Philippe, on y proclama la République avant d'y placer les corps de 196 victimes des émeutes.
"Violation ou profanation de sépulture"
Philippe Gallon, avocat de Résistance à l'agression publicitaire, porte plainte contre X pour profanation ou violation de sépulture (art. 225-17 du Code pénal) et écrit dans sa lettre :
« La Colonne de Juillet au même titre que la "Tombe du Soldat inconnu" est un lieu sacré, en ce qu’elle accueille les morts de la Nation.
L’affichage publicitaire a pour effet de le transformer en un haut lieu de la vénalité.
La marchandisation de cet espace viole le respect dû aux morts.
De manière générale, compte tenu du caractère dégradant pour la mémoire des morts de l’affichage publicitaire, il est considéré que les murs de clôture et d’enceinte des cimetières doivent rester vierges de tout affichage publicitaire. »