L’institut du monde arabe rouvre ses portes aujourd’hui.
Publié le Par Jennifer Declémy
A l'occasion de son 25e anniversaire, l'IMA refait peau neuve et rouvre ses portes aujourd'hui, après trois ans de fermeture.
Après trois ans de travaux et de réflexion, le musée d’art islamique devient un musée de civilisation moderne. L’institut du monde arabe, dont la construction fut lancée durant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing et qui fut inauguré par François Mitterrand le 30 novembre 1987, refait donc peau neuve : sept étages dans ce bâtiment dessiné par Jean Nouvel, une salle d’introduction tapissée de miroirs montrant des images vidéo d’hommes et femmes vivant dans le monde arabe contemporain.
L’IMA a 25 ans cette année et ce fut donc l’occasion de rénover intégralement les 2 400m² du bâtiment. Le directeur des expositions explique d’ailleurs que « bien sûr l’ensemble a été rajeuni esthétiquement, le revêtement des sols avait particulièrement mal vieilli. Nous avons surtout choisi de développer un nouveau concept ».
A l’origine, le musée présentait les arts islamiques selon une logique chronologique, de la naissance de Mahomet jusqu’au XXe siècle, mais au fil du temps le nombre de visiteurs par an avait diminué, passant à près d’un million de personnes à un peu plus de 100 000 personnes. En 2007, la Cour des Comptes avait également vivement critiqué la gestion de l’Institut, ce qui aboutit au lancement d’un plan de sauvetage.
L’IMA a disposé d’un budget de cinq millions d’euros pour se rénover, dont une partie était financée par des mécènes. Désormais, le nouvel accrochage a été resserré sur le mode arabe, du Maroc au sultanat d’Oman. La conservatrice en chef explique que l’objectif dorénavant est de « montrer la diversité du monde arabe, et la constitution d’une identité arabe ancienne, diverse et antéislamique. Nous voulons donner une vision synthétique globale, qui couvre différentes disciplines d’ordinaire cantonnées dans des musées séparés, l’archéologie, les beaux-arts, l’anthropologie… ».
Près de 560 pièces peuvent être admirées dans le nouvel IMA, regroupées selon des grands thèmes. Mais la nouveauté, c’est également l’intégration de vidéos et sons, qui montrent par exemple des poèmes composés entre le Ve et le VIIe siècle récités en arabe et défilant sur un grand panneau accroché au plafond, en français et en arabe.