France Economie

Montebourg contre-attaque dans le dossier Alstom

Publié le  Par Raphaël Didio

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Webstern Socialiste - Flickr

Arnaud Montebourg et François Hollande ont estimé chacun leur tour que l'offre de rachat d'Alstom par General Electric était insuffisante.

La vente d'Alstom n'est définitivement pas prête de se conclure. Alors que le rachat par General Electric (GE) semblait quasiment acté, le gouvernement se met à ralentir le projet. Arnaud Montebourg a été le premier à se manifester en écrivant au PDG de GE, Jeffrey R. Immelt. Le ministre de l'économie lui a indiqué que son offre de reprise n'était pas acceptable "en l'état", puisqu'elle repose "sur la seule acquisition des activités d'Alstom dans le domaine de l'énergie."

François Hollande était dans le même état d'esprit ce matin sur BFM : "Le rôle de l'Etat, c'est de pouvoir obtenir toutes les réponses à toutes les questions et faire en sorte que l'intérêt national puisse être préservé. Je préfère améliorer les offres", avançant même l'idée d'une entrée de l'Etat dans le capital d'Alstom. On rappellera qu'en 2006, l'Etat français avait cédé ses parts à Bouygues après que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'économie, avait recouru à une nationalisation partielle de ses activités.

L'Etat veut des concessions de la part de GE

Formulée la semaine passée, l'offre de GE pour la branche énergie d'Alstom est de 12,35 milliards d'euros. Siemens a lui proposé de racheter ces activités pour un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d'euros, en échange notamment de son secteur trains et métro. Mais le groupe allemand n'a toujours pas déposé d'offre ferme. Le pôle énergie représente 70 % du chiffres d'affaires d'Alstom, soit 14,8 milliards d'euros sur l'exercice 2012/2013 et  serait d'"une importance stratégique", d'après M. Montebourg dans sa lettre. "C'est singulièrement le cas pour les activités nucléaires, pour lesquelles la France se doit de conserver sa souveraineté technologique."

GE a par ailleurs formulé deux offres d'un montant total d'environ 281 millions d'euros pour les titres de deux filiales d'Alstom cotées en Inde. Mais le ministre de l'économie souhaite des concessions de la part du conglomérat américano-canadien et espère notamment qu'il cède ses activités de transport dans le cadre d'un "partenariat équilibré" pour éviter "une acquisition pure et simple qui, en l'état, conduirait à la disparition d'Alstom." Il aimerait une alliance similaire à celle entretenue par GE et Safran qu'il estime être un "partenariat équilibré" qu'ils "ont su nouer dans les moteurs d'avions depuis cinquante ans."

La loi avec le gouvernement ?

Le gouvernement, lui, penche bien évidemment pour Siemens, dans l'optique de créer un géant européen. Mais le conseil d'administration d'Alstom, son PDG Patrick Kron en tête, privilégie l'offre de GE. L'exécutif pourrait alors s'opposer à la décision du CA d'Alstom, mais n'en a toujours pas précisé de quelle manière.

Les articles R. 151 et R. 153 du code monétaire et financier permettent au ministère de l'économie d'exiger des garanties de la part des investisseurs étrangers souhaitant racheter des sociétés françaises appartenant à des secteurs qualifiés de sensibles. Mais ni l'énergie, ni le nucléaire ne figurent explicitement parmi les secteurs concernés, activités définies à l'article R. 153 (sécurité privée, défense nationale, production ou commerce d'armes etc.). Actuellement, seule la défense nationale est sujette à interprétation.







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