Assurance chômage : les propositions du MEDEF font grincer des dents
Publié le Par Roxane Bayle
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Alors que s'ouvre une troisième séance de négociations avec les syndicats sur l'assurance chômage, le MEDEF a fait une série de propositions jugées drastiques. De quoi mettre le feu aux poudres.
Le MEDEF cherche-t-il le conflit ? Le mouvement des entreprises de France a fait toute une série de propositions sur l'assurance-chômage polémiques.
Un document, dévoilé par "Les Echos", montre que le MEDEF, la CGPME et l’UPA veulent "réformer en profondeur" le système. Leur feuille de route commune prévoit des indemnisations modulables en fonction de la conjoncture ou encore la fin des cotisations des contractuels de la fonction publique. Ils n'hésitent pas à remettre un sujet brûlant sur la table, celui du régime spécial des intermittents, dont ils préconisent la fin.
Ce régime spécial dont bénéficie les intermittents du spectacle est régulièrement pointé par la Cour des Comptes en raison de son coût, mais aussi de son déficit. Les trois organismes appellent à agir "au nom de l'intérêt général", en réintégrant ce régime spécial dans le régime commun.
Des propositions "inacceptables" pour les syndicats
Il n'en fallait pas plus pour les intermittents du spectacle, qui occupent actuellement le ministère de la Culture, exigeant des garanties sur leur régime spécial. Pour la CFDT et FO, le MEDEF veut juste créer du "buzz" alors que le sujet ne fait pas partie des négociations : "On ne veut pas en parler" insiste Véronique Descacq, représentante de la CFDT.
Du côté des syndicats, ces propositions sont "inacceptables". Le représentant de la CGT aux négociations sur l'assurance-chômage a déchiré le projet de réforme du patronat devant les caméras, avant d'entrer au siège du MEDEF où devait se tenir la réunion sur le sujet aujourd'hui. "La CGT appelle les salariés, les précaires, les demandeurs d'emploi, les intérimaires, les intermittents à se préparer à un rapport de force" a ajouté Eric Aubin, négociateur CGT.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a mis en garde le MEDEF, soulignant que ce n'était pas en période de crise que l'ont pouvait "dégrader" les indemnisations des demandeurs d'emploi. "Je déconseille au Medef de persévérer dans cette erreur" ajoute-t-il les accusant de jouer au "casse-cou".