Le périphérique : 40 ans et des problèmes
Publié le Par Gaspar S.
-eko- via Flickr
Inauguré en 1973, le périph' visait à désengorger le trafic dans le capitale. Il est aujourd'hui saturé et source de pollution.
Il encercle Paris et mesure 35 kilomètres. 1 300 000 franciliens l'empruntent quotidiennement et il fête ses 40 printemps ce jeudi 25 avril. Le périph' – puisque c'est de lui qu'il s'agit – fait aujourd'hui débat. Pollué, souvent saturé, il coupe la capitale de sa banlieue. À l'heure du Grand Paris, nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour demander que le boulevard périphérique change de nature. A l'origine, l'objectif du périphérique est d'adapter Paris à la modernité. L'automobile triomphe. La population s'accroît. Il faut désengorger Paris, réguler le trafic. L'idée d'un boulevard périphérique s'inscrit dans une vieille tradition d'urbanisme parisien.
Depuis l'époque médiévale, les murs autour de Paris se sont succédés. Elles étaient d'abord des murailles défensives. La dernière étant celle conçue par Adolphe Thiers, sous Louis-Philippe, pour protéger la capitale en cas d'invasion. La clôture est détruite durant les années 1920. Mais le périphérique d'aujourd'hui en reprend le tracé. Ainsi, le périph' constitue l'ultime enceinte de Paris ; une enceinte destinée à la circulation automobile.
Nuisances sonores et pollution
100 000 personnes vivent au bord du périphérique. Une trentaine de communes jouxte le boulevard. L'atmosphère du pourtour du périph' est largement polluée. Les normes de l'Organisation mondiale de la santé sont allègrement dépassée. La présence de dioxyde d'azote dans l'air, calculée par Airparif, association de surveillance de la qualité de l'air, est particulièrement élevée (une moyenne de 108 microgramme de dioxyde d'azote par mètre cube d'air (µg/m3), alors que la valeur limite s'établit à 40 µg/m3 ). Des cas anormaux d'asthme chez ceux qui vivent près du périphérique sont régulièrement détectés. Les nuisances sonores posent également problème.
Aussi, pour réduire ces impacts particulièrement néfastes, la mairie de Paris a annoncé, à l'hiver dernier, vouloir réduire la vitesse des véhicules sur le périf'. Une limitation de la vitesse à 70 km/heure sera mise en place avant l'été prochain. Selon Airparif, cette mesure pourrait permettre une baisse significative des émissions de polluants.
Vers un périph' plus discret
Plusieurs projets sont envisagés pour que soit réduite la fracture entre Paris et sa banlieue. On a un temps pensé à recouvrir le périph'. La ville de Boston a tenté l'expérience. Mais les dépenses ont été très importantes, le trafic est devenu plus intense, un tronçon s'est même effondré. L'exemple ne sera pas suivi par Paris. Les couvertures posent d'autres problèmes. Au journal Le Monde, Arthur de Pas, ingénieur chez Airparif, a expliqué les problèmes posés par un tel dispositif : «Il y a un effet protecteur local au-dessus de la dalle mais dans le même temps on observe un déplacement des polluants : on a par exemple mesuré une hausse de 22 % du dioxyde d'azote à l'entrée et à la sortie de la couverture.»
Cependant, la mairie de Paris a lancé divers projets pour rendre le périph' plus discret : construction d'immeubles au dessus du boulevard, couverture légère dans le 14e arrondissement, espace public sous le périphérique, zones vertes. De fait, c'est l'utilisation de la voiture qui rend indispensable le boulevard périphérique. Si le développement d'autres modes de transport s'accroît – ce à quoi s'attache les pouvoirs publics dans le cadre du Grand Paris – le périphérique perdra de son importance. Et ne constituera plus une zone de fracture entre Paris et sa banlieue.