Clichy-la-Garenne : les Femen bientôt expulsées de leur squatt illégal ?
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Djidiouf
Les Femen pourraient faire l’objet d’une expulsion dans leurs locaux de Clichy-la-Garenne, dans lesquels elles se sont installées sans autorisation.
Les Femen sauront le 30 juin si la justice leur permettra de conserver leur QG établi dans les locaux d’une usine de traitement des eaux à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Depuis le 4 novembre dernier, elles se sont installées dans ces bureaux vides, propriété du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), sans autorisation. Ce lundi, une partie des militantes étaient présentées au tribunal d’instance d’Asnières où elles sont poursuivies pour occupation illégale.
« Les lieux sont vétustes, insalubres et amiantés »
« Elles ont pénétré de force dans le bâtiment et cette occupation est dangereuse car les lieux sont vétustes, insalubres et amiantés », a plaidé l’avocate de la SIAPP, qui a réclamé « l'expulsion immédiate » des féministes. Les locaux doivent normalement être détruits pour laisser place à un nouveau projet, mais le conseil a relevé que « depuis sept mois, le chantier est complètement bloqué ».
L’avocat des Femen a lui estimé que « ce dossier devait être traité par une juridiction administrative et non judiciaire », puisqu’il s’agit d’un bâtiment public. Un argument jugé non recevable par l’avocat du SIAAP, rappelant que les Femen se sont installées dans ce bâtiment « sans y être conviées », en « sectionnant les chaînes de deux grands portails ». « Il y a donc une voie de fait caractérisée et la juridiction judiciaire est bel et bien concernée », a-t-elle ajoutée.
L’ancien QG incendié
La défense des Femen se traduit par « la nécessité de vivre ensemble pour se protéger contre les attaques de certains mouvements extrémistes ». La dirigeante du mouvement, Inna Shevchenko, a ainsi certifié avoir « reçu des menaces de mort, j’ai besoin de vivre au sein d’une communauté pour ma sécurité », ajoutant que « ce lieu est aussi très politique. Nous y préparons nos actions pour être plus que jamais, au lendemain de la victoire, en France, du Front national aux élections européennes, un rempart contre toutes les idéologies répressives ».
L’avocate du SIAAP a exigé l’expulsion immédiate des militantes et le remboursement au pénal de 7 138,94€ pour les frais d’électricité. Le 20 avril, les militantes avaient organisé une fête d’inauguration dans le bâtiment, appelant par voie d’affiche à « venir danser aux portes de l’Enfer ». Un déménagement intervenu quelques mois après l’incendie le 20 juillet 2013 de leur précédent QG situé dans une salle du théâtre parisien le Lavoir Moderne. D’origine accidentelle, le feu avait débuté dans la chambre d’Inna Shevchenko et endommagé une partie des locaux.