SNCF : une grève reconductible à partir du 10 juin contre la réforme ferroviaire
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Simon Varwell - flickr
La CGT-Cheminots et SUD-Rail, premier et troisième syndicat à la SNCF, ont lancé un appel à la grève reconductible à partir du 10 juin pour contester le projet de réforme ferroviaire qui va être examinée à l’Assemblée nationale dès le 17 juin.
A quelques jours de l’examen de la réforme ferroviaire à l’Assemblée nationale, les cheminots sont bien décidés à mettre la pression. La CGT-Cheminots et SUD-Rail, respectivement premier et troisième organisation de l’entreprise de transports, ont lancé mardi 3 juin, un appel à la grève reconductible à partir du 10 juin à 19h. Un préavis confirmé par la direction de la SNCF. De son côté, la seconde organisation de la SNCF, l’UNSA ferroviaire, réclame une concertation immédiate, sans quoi, elle pourrait également appeler à stopper le travail le 11 juin.
« Une autre réforme »
Ces différents appels interviennent deux semaines après une manifestation des cheminots à Paris, le 22 mai, qui avait réuni 10 000 salariés selon la police, 22 000 selon les organisateurs, pour dénoncer une réforme ferroviaire qui, selon eux, aura pour conséquence de dégrader les conditions de travail des cheminots sans stabiliser la dette du secteur ferroviaire. Les trois syndicats précédemment cités, qui réclament « une autre réforme », doivent rencontrer le secrétaire d’Etat aux transports Fréderic Cuvillier, jeudi 12 juin.
Le projet de réforme sera discuté en première lecture à l’Assemblée nationale du 17 au 19 juin. Il a pour but de rapprocher la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), séparées en 1997, pour améliorer la rentabilité du secteur ferroviaire et préparer l’ouverture à la concurrence. En l’état, les syndicats considèrent que le projet ne réglera pas le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises.
Critiques de la direction
Alors que des perturbations sont attendues à partir de mercredi 11 juin au matin, voire dès mardi soir sur les trains de nuit, la direction à précisé qu’elle détaillera l’état de la circulation le jour de la mobilisation. Par ailleurs, le DRH de la SNCF, François Nogué, a fait part de son interrogation « sur les motivations de certains syndicats qui, avec des mots d’ordre réducteurs et simplistes, appellent à cette grève précipitée ». Il a notamment pointé du doigt les différences de positions entre syndicats : la CFDT et l’UNSA « travaillent aujourd’hui à faire amender la réforme », la CGT et SUD « appellent à la grève avant même d’avoir rencontré le ministre », rappelant que tous, étaient favorables à un rapprochement entre la SCNF et RFF.